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Hiroshima: Kerry, « profondément ému », encourage Obama à venir

Hiroshima (Japon) (AFP) – Premier secrétaire d’Etat et plus haut responsable gouvernemental américain à visiter le mémorial d’Hiroshima, au Japon, John Kerry s’est dit « profondément ému » lundi devant la « puissance » de ce lieu et a encouragé le président Barack Obama à venir aussi.

Présent avec ses partenaires du G7 dans cette ville cible d’une bombe atomique larguée par les Etats-Unis il y a plus de 70 ans, il a plaidé devant la presse pour « un monde sans armes nucléaires », comme l’avaient fait auparavant les ministres des Affaires étrangères des sept plus grandes puissances occidentales. 

« Nous réaffirmons notre engagement à réaliser un monde plus sûr », ont souligné les chefs de la diplomatie dans une déclaration dite de Hiroshima, dénonçant aussi « les provocations répétées de la Corée du Nord », au programme nucléaire militaire condamné par la communauté internationale.

« Ce que fait (le dirigeant nord-coréen) Kim Jong-Un se dresse comme une aberration par rapport à la direction vers laquelle le monde veut aller », a estimé le secrétaire d’Etat américain.

 – ‘Je n’oublierai jamais’ –

Dans la matinée, John Kerry et ses pairs s’étaient rendus au musée du Mémorial de la paix d’Hiroshima, bouleversant témoignage de la fournaise nucléaire qui a dévasté la ville et fait 140.000 victimes le 6 août 1945.

« J’ai été profondément ému. Je n’oublierai jamais les images, les preuves de qui s’est passé », a confié M. Kerry.

« Tout le monde devrait voir et ressentir la puissance de ce mémorial », a-t-il écrit sur le livre d’or. « Cela nous rappelle avec force et dureté que nous avons non seulement l’obligation de mettre un terme à la menace des armes nucléaires, mais que nous devons aussi tout faire pour éviter la guerre », a insisté le ministre, ancien combattant au Vietnam, grand sceptique de l’interventionnisme militaire des Etats-Unis et favorable au désarmement.

Après la visite du musée, qui donne l’ampleur du drame à travers des images insoutenables, les ministres se sont recueillis avec gravité devant le Cénotaphe, une arche qui surplombe un tombeau où sont inscrits les noms des victimes, avec une promesse gravée dans le pierre: « Reposez en paix, nous ne laisserons pas se reproduire la tragédie ».

Accueillis par une foule d’écoliers agitant des drapeaux des sept pays (Etats-Unis, Japon, Canada, France, Royaume-Uni, Italie, Allemagne), ils se sont fait décorer d’un collier composé de grues en papier, symboles de paix.

L’hôte de la réunion, le ministre japonais des Affaires étrangères Fumio Kishida, a qualifié ce 11 avril 2016 de « jour historique » pour son pays.

 – ‘Pas de colère’ –

« J’espère qu’un jour le président des Etats-Unis sera parmi (ceux) qui pourront venir ici », a lancé John Kerry, tout en disant ne « pas savoir » si M. Obama, qui quittera la Maison Blanche en janvier 2017, pourrait faire un crochet par Hiroshima à l’occasion de son voyage fin mai pour le sommet du G7 au Japon.

Les attaques sur cette ville, puis sur Nagasaki (74.000 morts) trois jours plus tard – un acte pour lequel les Etats-Unis ne se sont jamais excusés -, avaient précipité la capitulation du Japon et la fin de la Deuxième guerre mondiale, le 15 août 1945.

« Je veux que le président voit par ses propres yeux ce qui s’est passé », a confié à l’AFP Jun Miura, un homme d’affaires japonais de 43 ans croisé dans le parc. « Il n’y a aucun ressentiment, nous n’avons pas de colère », a-t-il assuré.

Cette visite sans précédent pour les Etats-Unis, ainsi que pour les deux autres puissances nucléaires du G7, le Royaume-Uni et la France, a fait passer au second plan les grands dossiers chauds internationaux.

Placée sous haute sécurité, la réunion de deux jours, prélude à une série de rendez-vous ministériels avant le sommet du 26-27 mai, a abordé la question du terrorisme, appelant à « accélérer » et à « intensifier » la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie.

La Chine a aussi occupé les débats du G7, qui a délivré un document sur la sécurité maritime, avec en filigrane la volonté de contrecarrer les ambitions de Pékin en mers de Chine.

Le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, avait pourtant exhorté le G7 à ne pas aller sur le terrain « des querelles historiques ou même des disputes territoriales ». « Cela ne résoudra pas le problème, mais affectera au contraire la stabilité régionale », avait-il averti.

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