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Hollande: un budget de la Défense à 2% d'ici 5 ans

Mont-de-Marsan (AFP) – François Hollande, dans ses derniers voeux de président aux forces armées, a défendu vendredi l’engagement extérieur continu d’une France « qui doit se préoccuper du monde », affirmant que le budget Défense, aujourd’hui « au-dessus de 1,8% » de la richesse nationale, devra « aller vers 2% » sur les cinq ans à venir.

« Nous devons aller vers 2%. A quel horizon?  Sûrement sur les cinq prochaines années », a déclaré le chef des armées dans un discours à la Base aérienne 118 à Mont-de-Marsan (Landes), dont environ 800 militaires sont engagés sur des opérations extérieures, au Sahel, en Irak et Syrie notamment. Il a rappelé que le budget de la Défense pour 2017 serait déjà augmenté de 600 millions d’euros.

La question d’un effort budgétaire accru avait été en décembre au coeur d’une tribune remarquée du chef d’état-major des armées, le général Pierre de Villiers — à la BA 118, aux côtés du chef de l’Etat et du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian –, une demande reprise par le candidat à la primaire Manuel Valls.

« Nous devons nous assurer cet effort de défense » pour « moderniser les matériels », former les personnels, « déployer des opérations »: « parce que nous devons protéger les Français », a plaidé François Hollande.

– ‘Rien n’est gratuit’ –

« Les Français savent ce que vous faites pour eux, et ce qu’ils vous doivent », a-t-il assuré aux militaires. Mais « la Nation doit elle-même faire un effort pour sa défense. Parce que rien n’est gratuit, et rien ne peut être assuré sans la participation citoyenne, cela veut dire aussi financière, du pays », a-t-il plaidé.

A Mont-de-Marsan, où sont basés une quarantaine d’avions de combat Rafale, avec du personnel engagé sur les opérations Barkhane et Chammal principalement, le chef de l’Etat a justifié les opérations extérieures lancées sous son mandat.

« La France ne peut pas vivre repliée, recroquevillée (…) Ce repli serait dangereux (…) Donc nous avons à nous préoccuper du monde, parce que sinon le monde pourra éventuellement menacer notre sécurité », a affirmé le chef des armées, citant notamment les actes terroristes visant la France.

Pour le président, la France doit aussi « absolument garder (son) autonomie de décision » et « avoir toujours la capacité de décider de la guerre indépendante et de faire des choix qui correspondent et à nos intérêts, et à nos valeurs ». Il a rappelé au passage, qu’après le Brexit, la France serait le seul pays membre de l’UE siégeant au Conseil de sécurité de l’ONU disposant de l’arme nucléaire. « Il n’y a pas d’économie à imaginer dans la force de dissuasion », a-t-il asséné.

Dans son hommage aux militaires engagés à l’étranger, il a annoncé la pose, le 23 mars à Paris, de la première pierre d’un monument dédié aux 600 soldats morts en opérations extérieures depuis 50 ans. 

Mais il a aussi rappelé le rôle crucial des militaires, y compris des réservistes, dans la sécurité intérieure, un déploiement « qui a pu faire débat » a-t-il reconnu. 

Visiblement détendu, François Hollande s’est entretenu avec des étudiants réservistes et des équipages de Rafale de la force de dissuasion ou  d’hélicoptère Caracal de retour du Sahel.

– L’aigle et le président –

Il s’est enfin intéressé aux innovations techniques en cours de développement dans l’armée de l’air, tels un dispositif de résistance au brouillage, des mini-drones à la capacité de vol prolongée, ou un système de transmission numérisé. Dans cette veine, il a annoncé des « recrutements massifs » de spécialistes pour renforcer la cyberdéfense.

Parmi les plus spectaculaires de ces innovations, l’évaluation en cours de l’usage de rapaces -quatre à ce jour- pour intercepter des mini-drones. « D’Artagnan », un aigle royal de 9 mois, a ainsi effectué une impressionnante interception sous les yeux de François Hollande. Qui a dûment posé pour les photographes avec le majestueux volatile de 4 kg sur le bras, protégé par un gant de fauconnier.

Une séquence qui aura peut-être inspiré un coup de bec adressé au passage, en référence apparente au candidat de la droite François Fillon, à ceux qui prônent des coupes dans la fonction publique. « Je rappelle que nos militaires sont des fonctionnaires », a-t-il glissé à des journalistes.

François Hollande et un aigle royal destiné à lutter contre les drones, lors d'une visite à Mont-de-Marsan, le 6 janvier 2017. . © AFP

© POOL/AFP Caroline BLUMBERG
François Hollande et un aigle royal destiné à lutter contre les drones, lors d’une visite à Mont-de-Marsan, le 6 janvier 2017.

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