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Huit cas de dengue 2 confirmés 

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L’épidémie de dengue de type 2 a été officiellement déclarée jeudi sur l’île de Tahiti par le ministère de la Santé. Vendredi, huit cas avaient déjà été diagnostiqués. Vingt ans après la dernière épidémie de ce sérotype, les autorités sanitaires se tiennent prêtes pour une vague de grande ampleur.

Le ministère de la Santé a officiellement déclaré l’épidémie de dengue de type 2 jeudi 11 avril, après la détection de cas autochtones à Mahina le 19 mars, à Papeete le 1er avril, puis de nouveau à Mahina le 5 avril. Vendredi, la directrice du Centre d’hygiène et de salubrité, Glenda Mélix, faisait état de « huit cas confirmés de dengue 2 autochtone répartis sur quatre zones : deux zones à Mahina, une à Papeete et une à Faa’a. »

Pourquoi utilise-t-on déjà le mot épidémie ? Parce que, explique Glenda Mélix, ces cas sont répartis sur des zones qui n’ont pas de lien épidémiologique ou géographique : « ça veut dire que l’épidémie est bien partie, » dit-elle. Et les autorités sanitaires du Pays estiment que l’épidémie pourrait être « de grande ampleur » puisque le sérotype numéro deux n’a plus circulé depuis plus de vingt ans en Polynésie française. Glenda Mélix souligne que toutes les personnes nées ou arrivées à Tahiti après 2000 sont très exposées au risque, tout comme la moitié des personnes nées avant l’année 2000.

En Polynésie, les structures de santé se tiennent prêtes. À l’hôpital de Taaone par exemple, le directeur Jean-Mario Savio joint par téléphone : « Notre crainte principale, c’est que des patients avec des formes sévères se présentent. On a un taux d’occupation élevé, si on a un taux de croissance marginal, ça peut devenir compliqué. Et notre premier souci est d’assurer la continuité du service si on a 10% ou 15% du personnel qui est touché. »

Les mêmes symptômes

S’il existe quatre sérotypes, cela veut simplement dire qu’il existe quatre antigènes différents du même virus, et donc quatre anticorps différents. Bref, qu’on peut attraper quatre fois la dengue dans sa vie. Dans tous les cas, les symptômes sont les mêmes : forte fièvre, nausées, douleurs articulaires et musculaires, éruption cutanée, saignements de nez, ecchymoses… L’incubation peut durer deux à sept jours, les symptômes une dizaine de jours et la convalescence quinze jours. Dans 1% des cas (moyenne mondiale selon l’institut Pasteur), la dengue prend une forme hémorragique sévère, qui peut parfois s’accompagner d’un choc, potentiellement mortel.

Les conseils de Glenda Mélix doivent s’appliquer désormais  « à l’ensemble de la Polynésie française » : « Il faut éviter de se faire piquer, en s’appliquant des répulsifs cutanés, voire en utilisant des diffuseurs électriques d’insecticide. Ensuite,  chaque semaine, il faut éliminer tous les gîtes à moustiques, toutes les eaux stagnantes. S’il n’y a pas d’eau stagnante, il n’y a pas de développement de moustiques. Si vous avez de la fièvre supérieure à 38°, allez voir un médecin.» Et si vous êtes atteints par la dengue 2, attention à vos déplacements, explique la directrice du centre d’hygiène.

Les dernières épidémies

En 1997, année de la dernière épidémie de dengue-2, 19% de la population polynésienne avaient été touchée. Auparavant, l’épidémie la plus spectaculaire avait concerné 50% de la population en 1971, selon ce document du collège des maladies infectieuses et tropicales (CMIT). Tous sérotypes confondus, l’épidémie la plus sévère encore dans les mémoires est l’épidémie de dengue de type 1 qui a touché, en 2000-2001, 17% de la population et, surtout, causé huit décès.

 

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