ACTUS LOCALESJUSTICE

Huit mois ferme pour avoir frappé sa concubine avec une chaise en plastique

Ce mardi le tribunal a jugé une affaire de violences conjugales avec usage et menace d’une « arme » : une chaise d’enfant en plastique. Si la victime s’en est tirée avec quatre points de suture, l’agresseur s’est vu condamner à 4 mois de prison ferme auquel s’est rajoutée la révocation d’un sursis de 4 mois, portant le total de la peine à huit mois.

 Dans le box des accusés, l’agresseur plutôt petit et râblé est penaud. Son regard plutôt doux laisse échapper quelques larmes de remords car il se sait sous le coup d’un sursis. Les faits qui l’ont mené à la barre sont simples. Lors d’une dispute avec sa concubine, mère de deux de ses enfants, il a perdu ses nerfs et l’a frappée avec une chaise d’enfant en plastique.

Vendredi dernier alors qu’il devait emmener son enfant à un rendez-vous chez le kiné, il envoie un message à sa femme lui disant qu’il ne pourrait pas y aller, car il avait un entretien avec son patron pour discuter d’une avance sur salaire. Il ne reçoit pour toute réponse qu’une volée de sms insultants.

Arrivé à la maison, il se prend le bec avec sa concubine qui l’insulte copieusement. « Pense à mon sursis » dit-t-il à sa concubine qui l’abreuve d’insultes, sachant pertinemment qu’il a du mal à se contenir dans ces cas-là. Elle ne s’arrête pas et il ne se maîtrise plus. Il se saisit d’une chaise en plastique et lui en assène des coups sur les avant-bras. En s’éloignant de lui, sa concubine trébuche sur le lit et se cogne la tête sur les louves d’une fenêtre, ce qui lui occasionnera une coupure à l’arrière du crâne qui nécessitera quatre points de suture.

« Pourquoi cette réaction ?» l’interroge le juge. « En avril, j’ai perdu ma mère et en plus, je n’ai pas eu de salaire suite au confinement. Si je n’ai pas pu aller au rendez-vous avec mon fils, c’est parce que j’avais rendez-vous avec mon patron pour qu’il me donne une avance et je l’ai eue. J’étais content de rentrer à la maison avec cette bonne nouvelle, » explique l’homme.

Alors que lors de sa déposition sa concubine avait déclaré que son tane passait son temps à la rabaisser, ne lui donnait pas d’argent et qu’à cause de cela, elle se sentait prisonnière vu qu’elle ne travaille pas, à la barre elle a déclaré vouloir retirer sa plainte. « C’est moi qui l’ai provoqué en l’insultant. Je l’insulte souvent. » Quant à l’argent, « il m’a retiré la carte bleue car j’allais acheter de l’alcool avec. »

Si son casier judiciaire compte trois condamnations, toutes pour des faits de violences conjugales, de nombreux témoignages indiquent que l’accusé est gentil et serviable, que ce n’est pas quelqu’un de violent, mais qu’il peut le devenir quand il s’énerve. Tous ces témoignages à décharge pour l’accusé, mettent par contre en cause le caractère de sa concubine.

À la question de savoir ce qu’ils envisageaient pour l’avenir, les deux belligérants ont déclaré vouloir poursuivre leur route ensemble à condition toutefois qu’ils soient aidés par un psychologue.

Le procureur de la République, prenant en compte le passé pénal de l’accusé, et aussi le fait qu’il avait un emploi stable, a demandé une peine de 12 mois de prison avec un sursis de huit mois. Soit une peine de 4 mois de prison sous surveillance électronique de façon qu’il ne perde pas son emploi.

Une peine que l’avocat de la défense a estimé « parfaite, car il faut préserver l’emploi de mon client qui a quatre personnes à charge ». Sa femme, leurs deux enfants et une autre enfant qu’il a eu d’un premier lit.

Un argument que n’a pas retenu le tribunal vu que l’homme a été condamné à 12 mois de prison dont huit avec sursis et placé sous mandat de dépôt. Étant sous le coup d’un sursis de quatre mois, celui-ci a été révoqué. Ce sont donc huit mois qu’il purgera derrière les barreaux.

Article précedent

Yannick Mai jugé mardi pour importation d’ice en grande quantité

Article suivant

Vigilance forte houle sur les Gambier et Tuamotu Sud

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

Huit mois ferme pour avoir frappé sa concubine avec une chaise en plastique