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Il frappe un surveillant de prison et prend trois mois supplémentaires

Noël est détenu à Tatutu depuis sept ans. Il lui reste encore huit ans à passer derrière les barreaux. Huit ans et trois mois pour être plus précis car il a écopé de ce trimestre supplémentaire pour avoir frappé un surveillant.

Noël, petit malingre au teint pâle, a 37 ans et purge une peine de 15 ans à Tatutu pour meurtre. Incarcéré depuis sept ans, il n’a reçu aucune visite. Et pour cause, il a été rejeté par sa propre famille car il est né d’une relation incestueuse entre son père et sa propre sœur. Dire qu’il a eu une enfance difficile est un euphémisme. Sa jeunesse a été une vie d’errance qui l’a menée à commettre le pire.

Si jusqu’à présent il était plutôt un détenu modèle, ce n’est que récemment qu’il a disjoncté malgré un traitement quotidien à base de neuroleptiques. Au moment du repas, il est plutôt énervé, il insulte les autres détenus. Un surveillant intervient alors et s’ensuit une prise de bec ; pour y mettre un terme, Noël lui dit  « tu n’as qu’à me mettre en isolement » et joignant le geste à la parole, il se retourne face au mur et met les mains dans son dos, attendant d’être menotté. Le surveillant s’approche et au moment de lui passer les menottes, Noël se retourne et lui envoie un crochet à la tempe. Les autres surveillants interviennent et le maîtrisent.

« Je voulais juste lui faire un peu mal »

« Ça ne se passe pas bien en ce moment à Tatutu », explique Noël d’une voix fluette, « avec le covid on a beaucoup moins d’activité et du coup je gagne moins d’argent pour rembourser mes dettes. Mais habituellement, même si on me prend pour un idiot, ça se passe plutôt bien. »

Son activité habituelle pour laquelle il bénéficie d’une rémunération, mais aussi de remise de peine, consiste à câbler des compteurs EDT. Quant à l’explication de son geste, « je voulais juste lui faire un peu mal. Je n’étais pas bien. »

« Pour cet écart de conduite désagréable, je sollicite quatre mois de prison ferme qui viendront s’ajouter à sa peine actuelle » réclame le procureur. « Il est détenu depuis 2013 et c’est la première fois qu’il fait un écart » plaide son avocate, qui poursuit « cela fait 7 ans qu’il est enfermé et il n’a reçu aucune visite, c’est terrible. De plus l’arrêt des activités l’a déstabilisé. Certes, quatre mois par rapport à 15 ans, on peut croire que ce n’est pas important, mais tout de même. » Après en avoir délibéré le tribunal l’a condamné à trois mois et à 50 000 Fcfp au titre de préjudice.

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