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Il meurt à dix jours de son procès pour viol, 30 ans après les faits

© MAXPPP

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Un ancien éducateur de 67 ans, accusé de viol, devait être jugé pour des faits vieux de 30 ans.

L’affaire, qui avait trainé pendant des années, devait être jugée lundi devant la cour d’assises de Paris. Un ancien éducateur était accusé par une femme de l’avoir violée, alors qu’elle était mineure. Mais le décès de l’accusé les a privés de cette confrontation. Une embolie pulmonaire a emporté cet homme de 67 ans, au milieu du mois de novembre. Il a été enterré une semaine plus tard, en région Centre, quelques heures avant le début de son procès.

Il avait reconnu des attouchements, pas des viols. En apprenant la nouvelle, la victime était partagée entre soulagement de « ne pas avoir à affronter son violeur » et déception « que la justice ne lui dise pas, une fois pour toutes : ‘vous avez dit la vérité' », explique son avocat, Olivier Péan de Ponfilly. Car l’ancien éducateur avait reconnu des attouchements sur cette jeune fille, entre 11 et 17 ans, mais réfuté les viols. Il avait fallu près de dix ans à l’adolescente, devenue jeune femme, pour porter plainte, en 1999.

Un dossier englué pendant des années. Mais il en avait fallu quinze de plus pour que la procédure judiciaire aboutisse à une audience. Pendant des années, le dossier était resté englué dans les mains d’une juge aux méthodes contestées. La Conseil supérieur de la magistrate avait même sanctionné la magistrate d’un retrait de fonctions en 2010, une décision très rare. Sa remplaçante avait alors constaté que le dossier avait disparu, et mis deux ans pour le reconstituer avant de renvoyer l’éducateur aux assises. Avec le décès de l’homme de 67 ans, l’action publique s’est automatiquement éteinte.

« Un dysfonctionnement judiciaire grave. » Mais les proches de l’éducateur ne comptent pas en rester là. « On va demander des comptes à l’État », prévient l’avocat de l’ex-éducateur. « Poursuivre quelqu’un au mépris du délai raisonnable, pour des faits vieux de 30 ans, cela provoque des situations telles que les gens ne peuvent plus survivre et qu’ils en meurent », estime-t-il. « On est en face d’un dysfonctionnement judiciaire extrêmement grave », a reconnu, à l’audience, l’avocate générale, Annie Grenier. Pour le président de la cour d’assises, Olivier Leurent, c’est un « échec », qu’il ne « (peut) que regretter », « à titre personnel et au nom de l’institution judiciaire ».

Source : Europe1

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