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« Il n’y pas de navires de pêche étrangers qui viennent pêcher dans nos eaux »


Le haut-commissaire Dominique Sorain et le contre-amiral Jean-Mathieu Rey ont présenté ce matin le bilan de l’action de l’État en mer en 2020 marqué, malgré le covid, par une hausse des chiffres de la surveillance. Pour autant aucune infraction aux règles de pêche dans la ZEE n’a été constatée. Le signe que la dissuasion « fonctionne », assurent les autorités.

« On a fait davantage malgré le covid ». C’est le bilan, « plutôt satisfaisant », dressé ce matin au sujet de l’action de l’État en mer (AEM) en 2020. L’AEM regroupe l’ensemble des opérations maritimes (Marine, douanes, gendarmerie et affaires maritimes…) visant à assurer la surveillance de la zone économique exclusive, le contrôle des pêches, la lutte contre les trafics en mer ou encore le sauvetage des personnes et navires en difficulté. Si la pandémie a quelque peu amoindri le trafic international, les eaux polynésiennes, avec 2 650 navires de commerce et 635 de plaisance suivis l’année passée, restent fréquentées. Et leur surveillance, elle « n’a pas ralenti, bien au contraire » assure Dominique Sorain, pour qui la protection de la zone maritime, 5,5 millions de kilomètres carrés, soit près de la moitié de la ZEE française, est « une priorité absolue ».

« Pas de trou dans la raquette »

1 677 navires de pêche suivis sur l’année, grâce au pointage satellitaire notamment, 304 survols effectués grâce aux Gardians de l’armée, 1 230 heures de surveillance en mer à bord du Prairial, du Bougainville ou de l’Arago… Les chiffres sont effectivement en augmentation, mais à l’exception de 9 signalements pollution, aucune infraction aux règles de pêche n’a été relevéee. « Il n’y a pas de navire de pêche étranger qui viennent pêcher dans nos eaux », martèle ainsi le haut-commissaire qui parle d’une zone « surveillée efficacement depuis 25 ans« . Un discours souvent répété, mais qui ne convainc toujours pas tout le monde au fenua. « Il reste toujours des légendes qui prétendent qu’il y a des trous dans la raquette, mais je ne les ai pas vus », note le contre-amiral Jean-Mathieu Rey. Impossible d’écarter la possibilité d’une défaillance, mais « tous les signalements sont les bienvenus et sont traités », aboutissant généralement à des « fausses alertes ». Car les thoniers polynésiens, eux pêchent bien dans la zone, et les navires étrangers peuvent la traverser pour venir se ravitailler à Papeete. « Ils sont alors fréquemment contrôlés », reprend le commandant de la zone maritime pour qui la dissuasion « fonctionne ». « On reste vigilant, parce qu’il y a bien des pêcheurs qui sont tout autour, et si on baisse la garde, ils se serviront », reprend le militaire.

Plus de surveillance des échouements

L’action de l’Etat en mer, c’est aussi le contrôle de la circulation maritime. Et de ce côté-là, le bilan est moins reluisant en 2020, année marquée par plusieurs échouements. Tuamana en janvier à Nengo Nengo, Mereana 5 en février à Aratika… Des accidents regrettés par le Haussaire : « Il faut travailler en amont le plus tôt possible pour éviter que ça arrive », insiste le responsable qui parle d’un travail, avec le Pays, sur les règles de navigation et sur le réseau de surveillance des échouements. Mais c’est surtout le Shen Gang Shun 1, échoué le 21 mars 2020 et toujours sur le récif d’Arutua qui a marqué l’actualité. « Une affaire dans les mains de la justice, qui a condamné lourdement l’armateur. C’est lui qui doit procéder au déséchouement« , insiste Dominique Sorain. Comme le relevait La Dépêche le 24 février dernier, les deux compagnies propriétaires du bateau ont en effet été une nouvelle fois condamnées, en référé, à payer un total de 290 millions de francs au titre des astreintes confirmés en novembre par le Conseil d’Etat. Mais le navire de pêche, lui est toujours sur le récif.

Pour contrôler les pêches et la circulation, l’État peut déjà compter sur une frégate, le patrouilleur Arago, le Bougainville, le Jasmin de la gendarmerie maritime ou encore les trois Gardians de la Marine. Des moyens qui vont être renforcés dans les années à venir : deux nouveaux patrouilleurs devraient être mis en service entre 2023 et 2025 et les Gardians vont être remplacés par d’autres Falcon plus récents, à partir de 2025.

191 vies sauvées en mer en 2020

Du côté du JRCC, un total de 384 opérations de sauvetage ont été lancées l’année passée. D’après le haussariat, elles ont permis de sauver 191 personnes. 13 décès et 4 disparus en mer sont tout de même à déplorer.

 

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