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Il séquestre ses filles 24 heures dans une voiture : le tribunal le juge irresponsable

@Florent collet / Radio 1

Le tribunal correctionnel a jugé W.G. aujourd’hui âgé de 48 ans pour avoir séquestré ses deux filles de 6 et 10 ans durant 24 heures dans sa voiture. Atteint de graves troubles psychiatriques, il était convaincu que ses enfants étaient à l’origine de son hospitalisation d’office. Les experts n’ont pas tous donné un même avis sur l’altération ou l’abolition du discernement du prévenu au moment des faits. Le tribunal a finalement conclu qu’il était pénalement irresponsable.

Le 4 septembre au matin, une mère de famille se présente en état de choc à la police municipale de Faa’a. Son fils est venu chercher ses deux mootua la veille au soir en tenant des propos incohérents teintés d’agressivité, menaçant de se suicider et de tuer ses deux filles. Il est revenu le lendemain aux aurores avec ses enfants enfermés dans un véhicule qu’il menace d’enflammer. L’homme souffre de troubles psychiatriques qui lui ont valu une hospitalisation d’office pendant deux semaines et dont il est sorti quelques jours plus tôt.  Les gendarmes envoyés sur place négocient, mais au bout d’une heure, le forcené prend la fuite. Une course poursuite s’engage. Bien que freiné par une herse, W.G. continue sa route, refusant un temps de se rendre, puis une fois arrêté, refuse de sortir de son véhicule. Après avoir brisé les vitres, les gendarmes parviennent à récupérer les deux enfants et W.G. est hospitalisé pendant 3 semaines. Aux soignants, il fait état d’un « complot familial. » Les enfants sont aussi hospitalisés pour un état de stress suraigu avec des flashs leur rappelant le calvaire subi durant 24 heures.

« Les brûler ou les étouffer avec du chlore »

Elles décrivent les délires de leur père effrayé par son entourage qu’il estime menaçant. De crainte d’être empoisonné, il ne nourrit ses enfants et lui qu’avec des mangues. L’enquête démontre que l’homme veut leur faire avouer qu’elles sont à l’origine de son hospitalisation d’office. Pour éviter qu’elles ne fuient, il menace de mettre le feu au véhicule ou de les étouffer avec du chlore. Durant la nuit de la séquestration, il ligote ses deux filles avec du fil électrique et menace de l’utiliser pour les étrangler en cas de fuite. W.G. n’hésite pas à se faire entendre par les poings et frappe la plus âgée des deux. Faute de pouvoir sortir, les enfants doivent faire leurs besoins dans l’habitacle du véhicule. Malgré leur jeune âge, elles comprennent clairement qu’il est malade et expliquent aux enquêteurs qu’il ne se soignait pas et jetait ses médicaments à la poubelle. Les enfants ajoutaient également que leur frère ainé et leur sœur cadette avaient déjà fait l’objet d’un tel traitement une dizaine d’années plus tôt.

Trois semaines plus tard, après un lourd traitement psychotrope, une fois son l’état stabilisé, W.G. est entendu mais tiens des propos évasifs, sans souvenir précis des faits. Lors de l’interrogatoire suivant, il confirme les analyses toxicologiques et avoir fumé du pakalolo la veille des faits. Parti pour un périple avec ses filles, il expliquait les avoir retenues de peur qu’on les lui retire et que ces dernières étaient consentantes. Il reconnaissait cependant les coups donnés à la plus âgée et les menaces de brûler la voiture. Il exprimait des regrets : « Je n’étais pas moi à ce moment-là, j’étais une autre personne, depuis que j’ai pris mon traitement, je réalise mes fautes. »

Si les faits apparaissent clairs et ont poussé le procureur a requérir 12 de mois de prison dont 8 avec sursis, ce sont bien les expertises psychiatriques qui ont conduit les juges à déclarer W.G. « pénalement irresponsable ». Une première expertise avait conclu à une abolition du discernement, une seconde à une altération et la dernière qu’il avait sous une contrainte irrésistible. Un flou sur lequel a insisté son avocat Me Bennouar pour qui il était plus judicieux de se concentrer sur l’expertise pratiquée la plus rapidement après les faits.

 

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