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« Il y a une médecine à deux vitesses » reconnaît le ministre de la Santé dès qu’on « se trouve loin des unités hospitalières »

Les réseaux sociaux se sont enflammés ce week-end.   Une habitante de Rikitea, Hélène Kapikura, est hospitalisée depuis le lundi 29 avril à l’infirmerie de Rikitea, après avoir fait une chute. Elle attend en vain d’être évasanée à Pape’ete pour être mieux prise en charge. Le ministre de la santé Jacques Raynal assure que cette évacuation sanitaire est à l’étude. Il soutient que le pronostic vital de la patiente n’est pas engagé et qu’il n’y a pas « d’urgence médicale ». Interrogé sur la différence de traitement entre les patients des îles éloignées et ceux de Papeete, le ministre répond tout simplement : « Forcément qu’il y a une médecine à deux vitesses ».  

Un habitant de Rikitea François Kapikura est « anéanti ». Il raconte que son épouse Hélène a fait une chute dimanche dernier. Elle s’est blessée au niveau du dos, et ne peut se mouvoir. Hélène Kapikura est, depuis, alitée, et pour calmer ses douleurs elle a été mise sous morphine. Mais voilà, depuis près d’une semaine la patiente est malheureusement toujours en attente d’une évacuation sanitaire vers Pape’ete .

« Son pronostic vital n’est pas engagé » , dit Jacques Raynal

Interrogé à ce sujet le ministre de la Santé, Jacques Raynal, se veut rassurant. Il affirme d’abord que le « pronostic vital de la patiente n’est pas engagé ». Mais il admet qu’Hélène Kapikura nécessite « un complément d’investigation par une radiographie spécialisée, et qu’elle rentrera chez elle probablement avec un corset ».

Des problèmes « techniques et médicaux » pour l’évasan de la patiente

Le ministre de la Santé explique aussi que l’évacuation sanitaire de la patiente n’a pu se faire car des problèmes « techniques et médicaux » se sont posés, comme tout d’abord, le poids de la patiente, plus de 100 kilos. Il explique aussi que la compagnie aérienne Air Tahiti est « soumise à des normes et que le pilote ne voulait pas engager sa responsabilité et a préconisé un autre moyen d’évacuation  ». Autre problème rencontré, dit-il, Air Archipels avait été mobilisé à Bora-Bora. Et enfin, le ministre de la Santé assure que, pour l’évasan, la patiente devait être installée sur une civière et qu’un problème de sécurité allait se poser à Hao, où l’avion devait faire escale pour se ravitailler en carburant.

« C’est un crime de vivre très loin de Tahiti », dit François Kapikura de Rikitea

Mais François Kapikura ne le voit pas de cet œil. Il affirme que l’infirmerie de Rikitea « n’a pas les moyens de soigner son épouse correctement ». Il a même pensé à faire venir son épouse par bateau : « elle serait déjà à Papeete à cette heure-ci », a-t-il affirmé.

Jacques Raynal : « Forcément qu’il y a une médecine à deux vitesses » 

L’évasan d’Hélène Kapikura « est en cours d’évaluation » assure le ministre de la Santé qui reconnaît qu’il y a « une médecine à deux vitesses » au fenua dès que les patients se trouvent éloignés d’un centre médical.

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1 Commentaire

  1. Iritahua
    7 mai 2019 à 10h02 — Répondre

    Que de la foutaise de la part du Ministre, pourquoi y a t-il deux poids et deux mesures. Les Polynésiens misent à l’écart par rapport un expatrié.

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