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Incidents au procès Air Moorea avec les médecins cités par la défense

Plusieurs incidents d’audience ont eu lieu vendredi lors du cinquième jour du procès Air Moorea. Un premier cardiologue, cité par la défense pour avoir produit une attestation en 2009, a transmis un courrier dans lequel il affirme ne jamais avoir eu « connaissance » de l’affaire du crash d’Air Moorea. Le second cardiologue de la défense a quant à lui commis deux impairs, en assistant aux débats et en ayant obtenu le rapport d’autopsie du pilote.

Cafouillage vendredi après-midi au palais de justice de Papeete. Au cinquième jour du procès Air Moorea, à l’occasion de l’examen de l’état de santé du pilote du Twin Otter qui s’est écrasé en 2007, un cardiologue, Fabrice Chouty, cité comme témoin par le Groupement pour la sécurité de l’aviation civile (GSAC), ne s’est pas présenté à l’audience. Le médecin avait produit une attestation le 24 novembre 2009 « certifiant avoir pris connaissance » du dossier médical du pilote, Michel Santurenne, et émettant plusieurs hypothèse quant à un malaise du pilote en vol lié à une « lésion coronaire », un « malaise vagal » ou encore une « perte de connaissance ».

Mais vendredi, en lieu et place du témoignage, le tribunal a lu un courrier du cardiologue daté du 5 septembre dernier et répondant à sa convocation au procès. Le médecin affirme n’avoir aucune connaissance d’un quelconque crash, ne pas connaître les personnes impliquées dans ce dossier et ne pas être en mesure d’intervenir sans avoir de dossier médical.

Les avocats de la défense et le tribunal sont restés perplexes. La partie civile, en l’occurrence Me Rosenthal, a sauté sur l’occasion pour dénoncer l’attestation de 2009 comme étant « un faux ». Réplique de l’avocat de la défense, Me Quinquis, dès la suspension d’audience à son confrère parisien de la partie civile : « Il y a des mots qu’on doit maitriser, ce n’est pas ce que vous faites depuis le début de l’audience ».

Nouveaux incidents avec le deuxième cardiologue

Cité dans la foulée par la défense à la barre du tribunal, le docteur Fontan, cardiologue bien connu également pour être le créateur de la page Facebook Aviation Geeks Tahiti, s’est présenté à la barre du tribunal.

Mais rapidement, le tribunal s’est rendu compte que le médecin avait assisté aux débats de la journée. Ce qu’il ne savait pas être prohibé pour les témoins. « Vous êtes témoins, et normalement vous n’auriez même pas dû assister aux débats. (…) tout ce que vous venez de dire est tiré d’un certain nombre d’éléments auxquels vous n’avez pas droit d’avoir accès ».

De mal en pis pour le médecin, bien désolé de cette situation, le juge a ensuite découvert que le cardiologue avait accès au rapport d’expertise médico-légal sans autorisation de la juridiction. « J’ai été en contact avec une personne qui travaille à Air Tahiti par le biais de mon blog », a d’abord déclaré le cardiologue, avant d’indiquer que c’est l’ancien directeur d’Air Moorea, et prévenu au procès, Freddy Chanseau, qui le lui avait transmis.

« Peut-être qu’on commence à perdre ses nerfs »

Me Quinquis a pris la parole, regrettant « la mise à mal du docteur Fontan » et exprimer sa « surprise et sa déception » que l’on « fragilise le témoignage » des deux cardiologues. « Je ne suis pas venu ici pour prendre partie, ni pour l’une, ni pour l’autre », s’est excusé le docteur Fontan. « Je suis désolé d’avoir assisté à la séance ».

Le procureur José Thorel a alors lancé au médecin « vous avez été manipulé ». De quoi faire bondir une nouvelle fois Me Quinquis. « Je ne peux que m’insurger face à la réaction du procureur de la République ». « Être taxé d’avoir commis un faux et usage de faux, puis d’être un manipulateur, (…) c’est peut-être un peu beaucoup, peut-être qu’on commence à perdre ses nerfs ».

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