Le président du Comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires, Alain Christnacht, viendra en Polynésie à la fin du mois d’août.  Il sera accompagné de plusieurs experts, notamment d’oncologues.

Alain Christnacht a décidé de venir en Polynésie, alors que la polémique ne faiblit pas sur le nouveau seuil d’exposition aux radiations ionisantes, formalisé par ce qu’il est désormais convenu d’appeler « l’amendement Lana Tetuanui » en décembre dernier.

Le seuil minimal d’exposition de 1 millisievert par an requis pour ouvrir un dossier devant le Civen est vécu comme un nouveau « risque négligeable », qui limite le nombre de dossiers éligibles à une indemnisation. Radio 1 avait récemment sollicité le Civen, qui avait répondu qu’au contraire, depuis le début de l’année les indemnisations de victimes polynésiennes était en progression, avec un taux d’acceptation des dossiers de 69%, soit 33 sur 48.

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L’application de ce nouveau seuil a eu pour conséquence, au tribunal administratif de Papeete le 4 juin dernier, le rejet de 10 dossiers polynésiens. D’après la lecture du tribunal, seules les victimes vivant en Polynésie lors des tirs atmosphériques, de 1966 à 1974, sembleraient fondées à réclamer une indemnisation. Les demandes qui concernent la période des essais sous-marins n’auraient que peu de chances d’être retenues.

Alain Christnacht veut donc, lors de ce séjour en Polynésie, faire de la pédagogie sur le travail du Civen, notamment le bien-fondé scientifique de sa démarche et les bases documentaires utilisées pour déterminer le seuil d’exposition selon les dates et les endroits.

L’Association 193 réclame  que la date butoir d’éligibilité à la loi Morin du 31 décembre 1998 soit retirée, et que des études sur les maladies transgénérationnelles soient réalisées. En apprenant la visite prochaine d’Alain Christnacht à Tahiti, père Auguste a ironisé :  « Pourquoi pas ? Il vient ‘chez lui’, entre guillemets ».

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