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Inflation : le Pays veut « améliorer » sa météo des prix 

Interrogé sur les hausses de prix constatées par de nombreux consommateurs dans les magasins d’alimentation ces dernières semaines, le vice-président Teva Rohfritsch a expliqué que la marge de manœuvre des autorités en la matière était limitée. Si le Pays ne peut pas « fixer les prix », il peut aider à faire jouer la concurrence. La DGAE prépare une nouvelle version de sa « météo des prix » qui consiste à mettre en comparaison des relevés effectués dans différents magasins de Tahiti.

Mauvaise surprise à la caisse. Beaucoup de Polynésiens ont constaté une augmentation du prix de leurs courses depuis le début de la crise sanitaire. L’ISPF a effectivement constaté une augmentation de 2,7% des prix de l’alimentaire en mars, et rien n’indique qu’ils ont baissé en avril. Interrogé sur l’action des autorités sur cette question, Teva Rohfritsch a d’abord rappelé que « le Pays ne fixe pas les prix ». Le vice-président a pointé que le dispositif de produits de première nécessité (PPN) permettait de fixer la marge des distributeurs et autres intermédiaires, mais pas le coût des matières premières ou le prix de vente des producteurs, par exemple. « Le principe reste la  liberté de concurrence, la liberté des prix », insiste le ministre en charge de l’Économie.

À l’entendre, l’augmentation des prix dans les magasins serait en partie dûe à la ruée dans les rayons des débuts de l’épidémie, qui aurait, selon lui, vidé les étals des produits les moins chers. Des hausses de prix chez les producteurs locaux ou les fournisseurs internationaux auraient aussi été constatées. Le vice-président cite également l’arrêt de nombreuses offres promotionnelles par certaines grandes surface depuis le début de la crise. « Mais il n’y a pas eu de complaisance » des autorités, insiste le responsable, « les équipes de la DGAE ont fait un gros boulot ». Du moins dans le cadre des compétences qui leur ont été conférées par la loi. Les contrôleurs auraient ainsi été « rapidement déconfinés », et envoyés sur le terrain. Si certains commerçants auraient été rappelés à l’ordre sur des calculs de PPN – « ils peuvent être compliqués » convient la directrice de la DGAE Sabine Bazile – aucune procédure de sanction n’aurait été lancée depuis le début du confinement.

Le gouvernement a visiblement peu de capacités d’action, donc. Si ce n’est renforcer l’information sur les prix. « On est en train d’améliorer le système de la météo des prix », assure Teva Rohfritsch. La DGAE effectue des relevés dans plusieurs secteurs de Tahiti et dresse des tableaux de comparaison de prix tous les mois. L’idée est de rendre ce système plus lisible pour les consommateurs. « Les prix sont libres, mais ça permettra de voir là où ils sont libres moins chers et libres un peu plus chers, explique le vice-président. Après à chacun de faire son choix ».

 

 

 

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1 Commentaire

  1. 1 mai 2020 à 6h06 — Répondre

    Pour ceux qui l’ont vécu, rappelons nous les abus enregistrés lors du cyclone Veena en avril 1983 où certains commerçants sans scrupules vendaient la bouteille d’eau à des prix exorbitants, alors n’oublions pas qu’il y existera toujours des profiteurs dans les moments difficiles ou dans les crises.

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