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Insatisfaits de la réponse d'Uber, les VTC reprennent les blocages

Paris (AFP) – Les chauffeurs de VTC en colère contre les plateformes de réservation ont repris samedi leurs actions, avec un barrage filtrant à Orly, et promettent de continuer dimanche malgré l’accord d’Uber à de futures négociations et l’appel du gouvernement à stopper le mouvement.

« Tous à Orly! ». Jusqu’à 300 chauffeurs de VTC (voitures de transport avec chauffeur) en grève ont répondu à cet appel lancé à la mi-journée Porte Maillot par les organisateurs du mouvement démarré jeudi, selon des sources aéroportuaires. 

A l’issue d’une nuit émaillée d’incidents dans Paris qui s’est soldée par six gardes à vue, un policier et un chauffeur blessés, l’Unsa-VTC et Capa-VTC ont appelé à de nouveaux « blocages » en ce week-end de départ en vacances. Ils ont estimé que la plateforme américaine Uber se « moquait » d’eux et cherchait à « gagner du temps » en acceptant de rencontrer les chauffeurs, mais sans fixer de date.

Un cortège d’une centaine de voitures, selon les sources aéroportuaires, a totalement congestionné dans l’après-midi l’accès aux terminaux Sud et Ouest où les grévistes avaient mis en place un barrage filtrant. 

Plusieurs VTC non-grévistes ont été visés par des jets d’oeufs ou de farine, et les essuie-glaces d’un véhicule arraché, selon un journaliste de l’AFP. 

A partir de 17h00, des CRS ont fait lever le barrage dans le calme et à partir de 20h00 les chauffeurs commençaient à quitter Orly.

Malgré l’appel du secrétaire d’Etat des Transports Alain Vidalies à cesser le mouvement, un nouveau rassemblement est prévu dimanche matin aux abords de l’aéroport, ainsi qu’à celui de Roissy, avant un rendez-vous en fin d’après-midi Porte Maillot, selon les sources aéroportuaires.

Le mouvement pourrait s’inscrire dans la durée. « Ce sera tous les jours, les aéroports, convergence vers Paris, et les gares », a lancé dans la soirée sur BFM TV Sayah Baaroun (Unsa-VTC).

Alain Vidalies a condamné les violences « inacceptables » survenues dans la nuit avec des non-grévistes et a précisé qu’il recevrait la direction d’Uber « en début de semaine ». 

Les organisations Unsa-VTC et Capa-VTC, ainsi qu’Actif-VTC, avaient lancé jeudi une mobilisation contre les plateformes de réservation et notamment Uber, pour dénoncer une politique tarifaire jugée défavorable et décidée sans concertation.

Vendredi, après une réunion au ministère des Transports, elles avaient décidé de cesser les blocages pendant 24 heures, pour permettre à Uber de les recevoir d’ici samedi midi.

Le géant américain, sommé par le gouvernement français de dialoguer, avait annoncé vendredi soir dans un communiqué qu’il acceptait de rencontrer les chauffeurs, disant vouloir « organiser au plus vite une table ronde sectorielle avec l’ensemble des acteurs ».

Lors d’une rencontre avec la CFDT-Transports lundi, Uber avait annoncé l’ouverture en 2017 de discussions visant à améliorer la rentabilité et la protection sociale des chauffeurs.

– ‘précarisation totale’ –

« Ce que nous demandons, et l’Etat est d’accord, c’est une date, et un rendez-vous officiel avec Uber sous la tutelle de l’Etat », a expliqué à l’AFP M. Baaroun.

Le but des négociations est d’avoir « un statut, salarié ou patron », a-t-il ajouté, estimant que « l’ubérisation » de la société, « c’est la précarisation totale ».

De son côté, Hassan Benbarak, de Capa-VTC, a déploré qu’Uber ait proposé une table ronde sectorielle avec l’ensemble des acteurs, et non avec les deux seuls syndicats moteurs de la mobilisation.

« A partir de lundi, on bloquera les locaux d’Uber », a-t-il averti.

Dans un communiqué, Uber a appelé à « l’apaisement » tout en dénonçant les « violences » survenues dans la nuit de vendredi à samedi, évoquant des passagers « sortis de force » des véhicules, la « mise à sac » de voitures et des « violences physiques » contre des chauffeurs.

La société a annoncé le dépôt d’une plainte et réclamé une protection policière.

Selon l’entreprise de VTC Groupe Max, l’un de ses chauffeurs de 56 ans a été « roué de coups » par des VTC mais devait sortir de l’hôpital samedi.

M. Baaroun a assuré à l’AFP avoir essayer de « calmer les troupes » mais « tant que nous n’aurons pas de date, ça va être hors de contrôle », affirme-t-il.

L'accès autoroutier à l'aéroport Charles de Gaulle bloqué le 16 décembre 2016 à Roissy par des chauffeurs VTC. © AFP

© AFP GEOFFROY VAN DER HASSELT
L’accès autoroutier à l’aéroport Charles de Gaulle bloqué le 16 décembre 2016 à Roissy par des chauffeurs VTC

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