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Israël: libération anticipée pour l'ex-président Katzav détenu pour viols

Jérusalem (AFP) – L’ex-président israélien Moshé Katzav, qui purgeait une peine de sept ans de prison depuis 2011 pour viols, a obtenu dimanche une remise de peine qui devrait lui permettre d’être libéré dans une semaine, a indiqué son avocat.

« La décision de la commission de libération est justifiée, elle met fin aujourd’hui à un long processus », a affirmé Me Tzion Amir, dont les propos ont été diffusés par la radio militaire israélienne.

Le procureur a toutefois demandé un délai d’une semaine pour étudier la possibilité de faire appel de la décision de la commission de libération. Selon les commentateurs et sur la foi de précédents, les chances qu’un appel soit présenté sont faibles.

« Lorsque Moshé Katzav a appris la nouvelle de sa libération anticipée, il a éclaté en sanglots », a affirmé son avocat.

M. Katzav a été reconnu coupable fin 2010 de viols à l’encontre de deux de ses collaboratrices à l’époque où il était ministre du Tourisme dans les années 1990, de harcèlements sexuels, de subornation de témoins et d’entraves à la justice.

Poussé à la démission en juillet 2007 par les accusations, il a été incarcéré le 7 décembre 2011 dans la prison de Maasiyahu à Ramleh, près de Tel-Aviv.

Moshé Katzav, qui a fait carrière avec le parti de droite Likoud, était le premier président, poste hautement honorifique, à être emprisonné depuis la création de l’Etat d’Israël en 1948.

Il pouvait prétendre en principe à une libération anticipée après avoir purgé deux tiers de sa peine. Une telle éventualité avait suscité l’inquiétude de nombreuses femmes, pour lesquelles il personnifie l’abus de position pour se livrer à la prédation sexuelle.

Il a toujours clamé son innocence. Il s’est dit prêt à présenter des excuses pour des « malentendus » de la part de femmes jeunes et dénuées d’expérience selon lui, mais non pas pour des viols.

Une fois libéré, Moshé Katzav sera soumis à un certain nombre de contraintes: il ne pourra pas se rendre à l’étranger, il devra rester à domicile la nuit de 22H00 à 06H00 et ne pas accorder d’interview pendant deux ans, soit la période qu’il aurait dû encore passer en prison, selon des sources judiciaires.

Zeeva Galon, dirigeante du Meretz, un parti d’opposition de gauche ainsi que deux autres députées de cette formation ont dénoncé la décision de la commission de libération.

« Il s’agit d’un message dangereux selon lequel on peut s’attaquer aux femmes et s’en tirer au moindre coût, à condition d’avoir des relations haut placées », ont proclamé ces trois parlementaires dans un communiqué.

Les organisations de femmes ont surtout critiqué le fait que M. Katzav s’est longtemps refusé à reconnaître les faits qui ont amené à sa condamnation et à exprimer des regrets. Cette attitude avait convaincu la commission de rejeter deux précédentes demandes de libération anticipée présentées par M. Katzav.

L'ex-président israélien Moshé Katzav à Tel Aviv, le 30 décembre 2010. © AFP

© AFP/Archives JACK GUEZ
L’ex-président israélien Moshé Katzav à Tel Aviv, le 30 décembre 2010

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