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Italie : Avec Giorgia Meloni, l’extrême droite accède au pouvoir

En Italie, la victoire de Giorgia Meloni marque un tournant dans l’Histoire du pays. A 45 ans, la candidate du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia va devenir, sauf coup de théâtre, la première femme à prendre la tête du gouvernement. Anti-immigration, favorable au modèle de la famille « traditionnelle », elle compte bien relever l’Italie grâce à son programme conservateur. Europe 1 vous en livre les principaux axes. 

Victoire. En Italie, le parti Frattelli d’Italia (frères d’Italie) emmené par Giorgia Meloni, allié à la Ligue de Matteo Salvini et à Forza Italia de Silvio Berlusconi, remporte une large partie des voix. Si les résultats ne sont pas encore totalement définitifs, le processus est suffisamment avancé pourla candidate du parti d’extrême droite revendique la victoire. Anti-immigration, conservatrice sur les sujets de sociétés et priorité à l’Italie sur l’Union européenne, tel est le programme de la politicienne de 45 ans.

Une famille « traditionnelle »

Face à la natalité particulièrement basse en Italie, la nouvelle cheffe du gouvernement italien compte bien relancer les naissances. Avec seulement un taux de fécondité de 1,27 enfant par femme, « la Botte » réalise le plus faible score de l’Union européenne. Pour arriver à relever le défi, elle propose d’augmenter l’allocation universelle par enfant à 300 euros par enfant pendant la première année de vie de ce dernier. L’allocation diminuera ensuite à 260 euros par mois à partir des 2 ans du petit jusqu’à ses 21 ans.

Enfin, s’il n’est pas question de remettre en question l’avortement dans le pays, Giorgia Meloni souhaite offrir d’autres choix aux femmes hésitant à avorter. « Nous voulons juste qu’elles sachent qu’il y a d’autres options« , avait-elle expliqué aux Italiens.

Une immigration contrôlée

Le programme de l’alliance de droite italienne est clair : défendre les frontières nationales. Giorgia Meloni appelle ainsi à travailler avec les autorités maghrébines pour réduire considérablement le nombre de traversées de la Méditerranée, proposant ainsi un blocage naval des candidats à l’exil en Afrique du Nord. « La meilleure solution à ce problème est d’empêcher le départ et non l’arrivée. Bloquer le départ est plus efficace« , a-t-elle expliqué. Pour étudier les demandes d’asiles, elle propose également la création de « hot-spots » dans les territoires non-européens. Cependant, ces « hot-spots » seront gérés par l’UE. Une proposition largement critiquée, y compris dans sa propre coalition.

Face aux chômages de jeunes Italiens et aux départs de certains d’entre eux vers l’étranger, Giorgia Meloni souhaite inverser la tendance. Pour réussir à diminuer le taux de chômage des jeunes; (23,1% en août 2022) elle propose de nouvelles incitations pour les entreprises. Mais la proposition phare reste l’exonération d’impôts pendant trois ans, pour les jeunes de moins de 30 ans créant leur entreprise. Une mesure qui en rappelle une autre : celle de Marine le Pen qui proposait d’exonérer sur le revenu, les jeunes actifs jusqu’à leurs 30 ans.

L’UE dans le viseur 

Très largement antieuropéenne, la cheffe du parti Fratteli d’Italia a retourné sa veste à l’approche des élections législatives. Désormais, plus question de sortir de l’Euro, un point sur lequel différents candidats d’extrême droite en Europe se sont cassés les dents, à l’image de Marine le Pen qui a renoncé, elle aussi, à cette idée depuis 2017. Mais pas question non plus d’accepter les décisions de Bruxelles sans les questionner pour la candidate d’extrême droite. « L’Italie va commencer à défendre ses intérêts nationaux, comme les autres » sur la scène européenne, avait-elle clamé lors d’un meeting mi-septembre.

Giorgia Meloni souhaite construire une Europe confédérale, qui respecte la souveraineté des États membres. La nouvelle présidente du Conseil italien souhaite également renégocier le plan de relance post-Covid attribué à l’Italie. Actuellement, 200 milliards d’euros doivent aider l’Italie à se relever. Mais face à l’augmentation du coût de l’énergie, elle souhaite obtenir un peu plus d’argent.

L’OTAN comme référence

Pas question en revanche de présenter la moindre ambigüité face à la situation en Ukraine. Largement favorable à l’Alliance Atlantique, Giorgia Meloni souhaite continuer de soutenir l’Ukraine face à l’agression russe. Pas question non plus de quitter l’OTAN, bien au contraire. Le parti d’extrême droite souhaite une Europe de la défense ainsi que la création d’une « colonne européenne » au sein de l’organisation, pour assurer la sécurité du continent.

En partenariat avec Europe 1.

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