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Jacoulet, une exposition pour les amateurs de tatouage

© Elodie Largenton

Les tatouages et les parures de Micronésie ont fasciné l’artiste Paul Jacoulet, qui les a reproduits dans des dessins et des estampes japonaises très colorées. Des œuvres que l’on peut voir au musée de Tahiti et des îles grâce au partenariat noué avec le Quai Branly, concepteur de l’exposition.

« Un artiste voyageur en Micronésie, l’univers flottant de Paul Jacoulet » : le titre de l’exposition présentée au musée du Quai Branly en 2013 contient les divers éléments significatifs de l’œuvre de Paul Jacoulet. Cet artiste est né en France, mais c’est au Japon qu’il a passé toute sa vie. Lettré, initié à la musique et à la danse, il s’est accompli dans l’art de l’estampe et de la gravure sur bois, dont le nom japonais, ukiyo-e, signifie « image du monde flottant ». Sa santé fragile et le climat rigoureux du Japon l’ont poussé à faire plusieurs séjours en Micronésie, dans les années 1930. Les îles de Chuuk, Yap, Pohnpei et Kosrae étaient alors sous mandat japonais et il était impossible de s’y rendre si on ne venait pas du Japon. Les dessins et les estampes de Paul Jacoulet sont donc une fenêtre ouverte sur un monde très fermé, un témoignage d’autant plus précieux que son sens du détail et de l’observation permet d’en apprendre beaucoup sur les parures et les tatouages des Micronésiens. Stéphane Martin, le président du musée du Quai Branly, estime d’ailleurs que « ceux qui aiment le tatouage à Tahiti auront envie de voir l’exposition ».

Extérieur à toute école artistique, Paul Jacoulet est « entre plusieurs mondes », comme le dit Stéphane Martin. « Il est très original par son style, avec un petit côté art-déco tout en étant très informé de l’art de l’estampe, et en choisissant de centrer ses dessins sur ses sujets, de concentrer les corps », poursuit le directeur du Quai Branly. Autre originalité, soulignée par la directrice du musée de Tahiti et des îles, Miriama Bono : le choix de faire des estampes très colorées, rendant compte de la lumière des îles micronésiennes. Elle décrit l’une de ses œuvres favorites de l’exposition, intitulée « Jeune homme de Yap, Tomil, West Carolines, 1935 ».

Ces œuvres n’étaient pas toutes destinées à être exposées. Paul Jacoulet a connu un succès commercial avec ses estampes, vendues très chères à des amateurs d’art japonais, américains et coréens, mais il n’a vendu aucun de ses dessins. Il les gardait pour lui, ne les montrait jamais ou très rarement. Ces œuvres gardent aujourd’hui une part de mystère, raconte Stéphane Martin.

L’exposition est à découvrir au musée de Tahiti et des îles du 7 septembre au 10 décembre. Une rencontre autour de l’univers de Paul Jacoulet est organisée ce jeudi 7 septembre au musée, en compagnie de Stéphane Martin, le président du musée du Quai Branly, et de Thérèse Inagaki-Jacoulet, la fille adoptive de Paul Jacoulet.

Des visites guidées seront assurées par la directrice du musée de Tahiti et des îles, Miriama Bono, le dimanche 17 septembre, le samedi 7 octobre, le samedi 4 novembre et le samedi 2 décembre, à 10 heures.

Plus d’informations sur le site (entièrement refait) du musée : http://www.museetahiti.pf.

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