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Jadot portera les couleurs écologistes à la présidentielle

Paris (AFP) – Le député européen Yannick Jadot a remporté largement lundi la primaire écologiste et portera les couleurs d’Europe Ecologie-Les Verts dans une élection présidentielle en 2017 qui s’annonce périlleuse.

Avec 54,25% des voix contre 40,75% à sa concurrente, Michèle Rivasi (57,11% et 42,89% des suffrages exprimés sur un corps électoral de 17.146 électeurs dont 81% ont voté), M. Jadot, 49 ans, adepte d’une écologie aimable et pragmatique a estimé avoir « réuni » le parti, content que la campagne de la primaire ait « évité la caricature que présentent la droite et la gauche ». 

Cet ancien de Greenpeace, député européen depuis sept ans et grand pourfendeur des traités transatlantiques Ceta et Tafta, a été immédiatement félicité pour « ce super score » par Mme Rivasi, soucieuse de « travailler en équipe » avec lui. Si cette dernière a observé qu’avec trois candidates (Cécile Duflot, Karima Delli et Mme Rivasi), c’est le seul homme participant à l’élection qui l’a emporté, elle l’a surtout prévenu: « pas question de faire alliance avec le PS, que les choses soient claires ».

Présente au siège du parti écologiste où les résultats étaient proclamés, Mme Duflot, qui ne s’est pas exprimée depuis sa cuisante défaite le 19 octobre dès le premier tour, s’est prêtée au jeu des photos mais n’a pas pris la parole. Elle a prévu de réunir ses proches et soutiens à la fin du mois pour « travailler ensemble et dresser des perspectives » pour l’après-2017. 

Quant au vainqueur, il a prononcé un discours plutôt consensuel, reprenant les grands thèmes du programme des écologistes, et promettant de « porter » un « récit de l’écologie » qui soit « subversif, exaltant et pragmatique ». 

Interrogé après sa prise de parole, il a assuré « viser un score à deux chiffres »,  comme celui qu’aurait pu faire Nicolas Hulot s’il s’était présenté.  

– Les parrainages: ‘du boulot’ –

« C’est un résultat qui est net et qui permet de partir sereinement en campagne », a déclaré à l’AFP le secrétaire national d’EELV David Cormand. 

Les quatre candidats et peut-être encore plus Yannick Jadot et Michèle Rivasi ont développé dans leur campagne des projets très similaires. 

Mais chacun avait sa personnalité et M. Jadot a pris ses concurrentes de cours lorsqu’il a affirmé ne pas croire que la France était encore prête en 2017 à envoyer un écologiste à l’Elysée. Lundi soir, il l’a répété à la presse: « je veux des victoires aux législatives, aux municipales, aux européennes, il faut les construire dans la crédibilité, occuper un maximum d’espace avec réalisme » dès maintenant. 

Régulièrement soupçonné par ses détracteurs de vouloir faire alliance avec les socialistes, il n’en a pas dit un mot dans son discours mais, répondant ensuite aux journalistes, il a promis qu’il n’y aurait accord ni avec le PS, ni avec Jean-Luc Mélenchon ni avec le Parti communiste. 

« Je ne suis pas le médecin urgentiste des appareils politiques de gauche », a-t-il lâché. 

Plusieurs personnalités de gauche, dont Aurélie Filippetti et Jean-Vincent Placé, ont appelé ces derniers jours le vainqueur de la primaire à se soumettre à celle organisée par le Parti socialiste fin janvier. 

Dès lundi, le site de campagne de M. Jadot a été lancé, avec le slogan « pour une nouvelle alliance entre l’écologie et la société ». Outre un appel à contributions pour une campagne qui s’annonce particulièrement économe, le parti n’ayant pas les moyens de dépenser plus que le montant alloué par l’Etat aux candidats, un espace y est réservé pour la recherche des 500 parrainages. 

C’est en effet désormais l’obstacle peut-être le plus périlleux pour M. Jadot, davantage encore que de remporter cette élection, même s’il entend jouer de la « curiosité » que peut susciter sa candidature. « Je ne dis pas que ce ne sera pas du boulot mais je suis optimiste », a-t-il déclaré.

M. Jadot prévoit d’annoncer très rapidement son équipe de campagne qui comportera  des personnalités de toutes les sensibilités dans et hors EELV. Il a dit espérer pouvoir compter sur le soutien de Nicolas Hulot, dont il est proche. 

Le député européen, Yannick Jadot, le 7 novembre 2016 à Nantes. © AFP

© AFP DAMIEN MEYER
Le député européen, Yannick Jadot, le 7 novembre 2016 à Nantes

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