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JMJ: cap sur Cracovie pour de jeunes cathos en quête d'un "bon bol d'air"

Paris (AFP) – Une « marche des fiertés » catho ? « Non ». Un « Woodstock chrétien » ? « Bien plus que cela ». Alors qu’ils s’apprêtent à partir aux Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) en Pologne, des catholiques français confient leurs attentes: « bon bol d’air » et « souffle » renouvelé pour vivifier leur foi.

Près de 2 millions de jeunes de 16 à 35 ans venus de 180 pays sont attendus du 26 au 31 juillet à Cracovie, sur les terres du pape polonais Jean-Paul II, le créateur de ces rassemblements au milieu des années 1980.

Parmi eux: 35.000 Français qui auront un programme dense de rencontres, messes, veillées, catéchèses, temps de prière et événements artistiques.

Auparavant, la plupart des pèlerins passeront quelques jours dans des diocèses polonais. Gabrielle Legourd, elle, va partager la vie d’un « foyer de charité », lieu de retraite spirituelle, avec des Britanniques, des Haïtiens… « Ça va être génial ! J’ai hâte de voir comment chacun vit sa foi, là où il est », dit à l’AFP la jeune habitante des Hauts-de-Seine, 20 ans, avant ses premières JMJ, dont elle pense « rentrer boostée ». Elle attend beaucoup notamment de la rencontre avec le pape François à Cracovie, lors du chemin de croix, de la veillée et de la gigantesque messe de clôture.

« Nous allons écouter ce qu’il a à nous dire », souligne Amélie Beaudet, convaincue que ce pasteur « exceptionnel, très proche des pauvres », « balaie encore plus large que d’autres papes ». Cette mère de famille de 35 ans fait figure de « JMJiste » chevronnée, encadrant cette année un groupe du Val-d’Oise comprenant 114 chaldéens, chrétiens d’Irak très implantés dans ce département.

Elle voit d’ailleurs dans les JMJ la possibilité d' »un ressourcement personnel mais aussi universel, avec toute l’Eglise catholique, et pas que les trois vieux dont on nous parle dans le fin fond de la campagne ». Elle l’a vécu à Paris (1997) puis Rome (2000): ces rassemblements redonnent « un souffle » à sa foi, mais aussi « à la communauté chrétienne », qui a tendance à se vivre « en minorité » dans certaines terres de sécularisation avancée, comme la France.

Tout juste mariés, Manon et Jean-Marie Ravel, 26 et 23 ans, envisagent eux ces JMJ comme un « temps spirituel à deux », dans la foulée de leur voyage de noces. A deux, mais pas isolés: « Nous serons dans un groupe du diocèse aux armées avec des personnes qui se trouvent dans des états de vie et des cheminements différents: ce contact va nous permettre d’enrichir notre couple », s’enthousiasme la jeune femme, qui avoue une « affection particulière pour ce pape » jésuite dont elle partage la spiritualité ignatienne.

– Une « génération François » ?

Une « génération François » singulière est-elle en train de se lever ? Difficile à dire à la lecture de l’étude que viennent de mener la Conférence des évêques de France et l’hebdomadaire catholique La Vie auprès de quelque 2.500 JMJistes français. Car si le pape argentin est très apprécié, le journal voit surtout se dessiner une tribu « catho ++ » très pratiquante, engagée, adhérant pleinement à la doctrine de l’Eglise – mais avec un peu moins d’enthousiasme pour l’accueil des réfugiés que dans la « défense de la vie ».

Pourtant les JMJistes veulent croire que le rassemblement de Cracovie embrassera une foule plus large que celle des fidèles observants, jusqu’à de jeunes agnostiques en recherche spirituelle.

Les JMJ ne constituent pas une manifestation de « fierté » catho, assurent d’une seule voix les Ravel, qui notent que le mot « catholique » ne figure pas dans le nom de l’événement. « On y va parce qu’on y est bien, heureux, certainement pas dans un rapport de forces ou pour essayer de faire du chiffre ».

« C’est pas un Woodstock chrétien, c’est bien plus que cela », renchérit Marc Durand, 26 ans, un vétéran des JMJ: il a déjà fait Sydney 2008, Madrid 2011, Rio 2013, et va rallier Cracovie en rallye-auto depuis Grenoble.

« Je pense que les JMJ sont là pour apporter un bon bol d’air à la jeunesse du monde, dans un contexte de morosité politique, économique, écologique… La joie et l’euphorie ne sont pas là que pour l’Euro de football », sourit-il.

Des pèlerins attendent avec impatience le pape François à Rio de Janeiro, le 27 juillet 2013. © AFP

© AFP/Archives YASUYOSHI CHIBA
Des pèlerins attendent avec impatience le pape François à Rio de Janeiro, le 27 juillet 2013

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