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JO-2016: Bolt acte II, au milieu des affaires

Rio de Janeiro (AFP) – Deux impatiences contradictoires peuvent naître des JO de Rio: l’une pour ceux qui veulent revoir le roi du sprint Usain Bolt écraser ses adversaires sur 200 m, l’autre pour ceux qui voudraient ne plus apprendre de nouveaux scandales.

Les Jeux sont à trois jours de la clôture et alors que Bolt illumine le sprint, ils offrent la panoplie complète de la laideur: dopage, corruption et faits divers.

L’haltérophile kirghize Izzat Artykov, médaillé de bronze (- 69kg), est devenu le premier médaillé des JO de Rio exclu pour dopage.

Il a été testé positif à la strychnine (stimulant). Une demie surprise seulement, pour un sport totalement gangréné par le dopage.

Après la compétition, le Français Bernardin Kingue Matam, 8e, avait mis en doute la probité de ses adversaires, expliquant « attendre le résultat des contrôles antidopage ».

« Si la Fédération internationale et le CIO font les choses correctement, je pense pouvoir gagner bien quatre places, parce que les cinq premiers ne sont pas clean ».

– ‘Ils ont pissé partout’ –

Côté institutions, le scandale est venu d’un haut responsable irlandais du Comité international olympique (CIO), toujours hospitalisé jeudi après avoir été arrêté pour revente illégale de billets pour les Jeux.

Agé de 71 ans, Patrick Hickey a démissionné « temporairement » de toutes ses fonctions. En jeu, un trafic qui aurait généré une recette « d’au moins 10 millions de réais (2,8 millions d’euros) ».

Et comme si cela ne suffisait pas, quatre nageurs américains dont le sextuple médaillé d’or olympique Ryan Lochte, se sont embrouillés dans une affaire d’agression qui commence à ressembler fort à une bonne cuite qui a mal tourné.

Deux ont été débarqués de l’avion mercredi soir. Lochte a déjà réussi à rentrer aux Etats-Unis où il se fait discret. Un quatrième se trouverait toujours au Brésil.

Ils ont prétendu avoir été agressés dans la nuit de samedi à dimanche en sortant du Club France, où les Tricolores fêtent leurs médailles. Mais une juge a relevé des « incohérences » dans leurs témoignages.

Selon des informations non confirmées du site brésilien G1 de Globo et de l’américain ABC News, les nageurs se seraient pris le bec avec le vigile d’une station-service, dont ils avaient endommagé les toilettes après une soirée arrosée…

« Ils ont commencé à pisser partout (…) On leur a dit d’aller aux toilettes mais ils ont pissé sur le mur », affirme le pompiste à Globo.

La médaille du ridicule? En tout cas, on est bien loin du sport.

Pour l’apothéose, il faudra donc attendre le milieu de soirée heure locale. Bolt devrait, sauf invraisemblable coup de théâtre, remporter la finale du 200 m après une demie terminée en jacassant avec un concurrent, comme le dimanche à la sortie de la messe.

– ‘J’aime la bagarre’ –

Le Jamaïcain, qui ne subira pas la concurrence de l’Américain Justin Gatlin éliminé dès les demies du 200 m, s’est imposé un programme des plus complets pour Rio-2016, puisqu’il vise un « triple-triple » jamais réalisé auparavant: l’or sur les 100 m, 200 m et 4×100 m, sur trois JO consécutifs.

Celui dont la popularité planétaire est inversement proportionnelle au temps qu’il passe sur la piste est aussi sans doute l’un des très rares dans le monde à faire l’unanimité.

Dans un sport gangréné par les tricheurs, sa longévité, ses résultats et son sens du spectacle lui assurent une starification absolue, totale. 

Mais si l’on considère que le maître tutoie les étoiles en permanence, alors les Tricolores se contenteraient volontiers d’une place au Musée de l’Air et de l’Espace.

Christophe Lemaitre s’est qualifié pour la finale, confirmant qu’il était un homme de championnats. « Je ne suis pas en finale par hasard. J’aime bien quand il y a de la bagarre, quelqu’un à aller chercher », a-t-il déclaré.

Lemaitre, 26 ans, avait notamment décroché la médaille de bronze des Championnats du monde 2011, à Daegu (Corée du Sud) sur cette épreuve. Depuis, il n’est descendu qu’une seule fois sous les 20 secondes.

Les chances sont incontestablement plus grandes pour les handballeuses, qui défieront des Néerlandaises (20h30 françaises) en demi-finales. En quarts contre l’Espagne, elles ont scellé leur victoire dans la prolongation après avoir été menées de 7 buts à un quart d’heure de la fin.

Ce sera plus dur pour leurs copines du basket, qui attaquent l’Everest par la face nord. Les « Braqueuses », affrontent les Etats-Unis, leurs cinq titres olympiques d’affilée, 47 matchs de rang gagnés aux Jeux, un écart moyen de 41,6 points à chaque match à Rio…

La déception est venue du triathlon, où Vincent Luis a raté le podium après avoir été lâché sur la course à pied.

Mais en tout, les Bleus ont désormais récolté 32 médailles, dont huit en or. Avec les trois breloques assurées de la boxe, au métal encore à déterminer, le cap des 35 de Londres est déjà quasiment atteint.

Le Jamaïcain Usain Bolt (d) termine en tête, devant le Canadien Andre De Grasse, sa demi-finale du 200 m aux JO de Rio, le 17 août 2016 . © AFP

© AFP FRANCK FIFE
Le Jamaïcain Usain Bolt (d) termine en tête, devant le Canadien Andre De Grasse, sa demi-finale du 200 m aux JO de Rio, le 17 août 2016

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