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JO-2016: les "Experts" coulés, Yoka en or, les Bleus terminent à 42 médailles

Rio de Janeiro (AFP) – Pas de troisième titre pour les « Experts » du hand, mais de l’or pour Tony « l’artiste » Yoka sur le ring: les Bleus vont quitter les Jeux de Rio avec un record de médailles (42), mais bien peu d’or, les alchimistes français préférant visiblement l’argent.

28-26 pour le Danemark: les doubles champions olympiques en titre se sont inclinés en finale. Une grosse déception pour la génération Karabatic, victorieuse de ses huit précédentes finales ces dix dernières années: trois en Championnat du monde, trois lors de l’Euro et donc deux lors des jeux Olympiques.

« On n’a pas été au niveau », a admis Mickaël Guigou, ailier de l’équipe de France.

Ce que les « Experts » n’ont pas su faire, Tony Yoka, lui, l’a réussi sur le ring en devenant champion olympique, quelques semaines après avoir été titré champion du monde. « L’artiste » est désormais seul au sommet dans la catégorie reine des super-lourds.

Un exploit qui fait de lui le premier Français champion olympique depuis Brahim Asloum à Sydney en 2000. Le premier ? Chez les hommes en tous cas, car vendredi une certaine Estelle Mossely, sa compagne, lui avait grillé la politesse en devenant la première Française jamais couronnée aux JO sur un ring.

42 médailles au total donc, une de plus qu’à Pékin en 2008, précédent record de l’après-guerre pour les Bleus. Mais seulement 10 en or (pour 18 d’argent et 14 de bronze), moins que les 11 de Londres et surtout les 15 d’Atlanta.

– ‘J’y vais pour l’or, rien d’autre’ –

La 10e de dimanche, Yoka l’avait annoncé longtemps à l’avance. « A Rio, j’y vais pour l’or, pour rien d’autre, ce serait mentir », avait-il annoncé à l’AFP, à 100 jours des JO.

« On a beaucoup souffert de ces places de 2 ou 3 en France, mais Riner a aidé à changer ça ! +L’important c’est de participer+, c’est un discours de perdant », avait insisté le jeune homme de 24 ans, en référence au double champion olympique de judo, sous les yeux duquel il a combattu dimanche.

Porte-drapeau des Bleus à ces JO cariocas, Teddy Riner aura réussi sa mission. Car tout le monde ou presque a répondu, malgré les ratés des nageurs ou du cyclisme : six médailles pour l’athlétisme, un record depuis 1948, six pour la boxe dont deux en or, trois pour la voile, meilleur bilan depuis 24 ans, et trois pour l’escrime après le zéro pointé de Londres.

Les Bleus espéraient même une 43e médaille dimanche, au VTT, pour clôturer ces JO cariocas en beauté. Mais c’était « un jour sans » pour Julien Absalon, le double champion olympique d’Athènes et Pékin, seulement 8e au final loin du vainqueur suisse Nino Schurter. Quant à l’Alsacien Maxime Marotte, il a échoué à la pire des places, la 4e, à 10 secondes du podium.

Il ne restait plus que quelques heures à vivre pour la flamme olympique, sous la pluie qui inondait Rio dimanche. Et encore un titre à décerner, le 306e et dernier à l’issue de la finale de basket, entre Etats-Unis et Serbes. Un match qui semblait promis aux pros de la NBA, même si cette « Dream Team » 2016 ne fait plus forcément rêver.

Première médaille du jour, dimanche, le marathon n’a pas non plus été une surprise, avec la victoire d’un Kényan, évidemment. Vainqueur des plus grands 42,195 km du monde, à Londres par deux fois, Berlin, Chicago et Rotterdam, Eliud Kipchoge a atteint le sommet sur les traces du soldat et messager de Marathon Philippidès, il y a 26 siècles.

– Politique au marathon –

Mais l’image forte de ce marathon est sans doute venue du dauphin de Kipchoge, l’Ethiopien Feyisa Lilesa, qui a profité de son arrivée en argent pour franchir la ligne d’arrivée les bras croisés au dessus de la tête, comme ligotés. 

Sa manière à lui de protester contre la politique menée par le gouvernement de son pays à l’encontre de son ethnie des Oromos. Lilesa a d’ailleurs annoncé qu’il envisageait de réitérer son geste dimanche soir, au Maracana, lors de la cérémonie de clôture des JO, quand on lui remettra sa médaille.

Comme quoi à ces JO de Rio, la politique n’est jamais loin du sport. Cette cérémonie de clôture sera aussi marquée par la chaise vide du président par intérim brésilien, Michel Temer, hué lors de la cérémonie d’ouverture, et qui a annoncé qu’il passerait « le week-end à Brasilia ».

Mais tout cela ne devrait pas empêcher les Brésiliens de faire la fête, pour célébrer la fin de leurs JO, les premiers Jeux sud-américains, encore étourdis de bonheur après l’exploit de leur Seleçao, couronnée championne olympique samedi.

Un seul titre manquait au football auriverde : la médaille d’or olympique. Le Brésil en rêvait, et Neymar l’a fait contre l’Allemagne. En marquant le seul but de son équipe, dans le temps réglementaire (1-1), puis le tir au but de la victoire, le cinquième (5-4).

Ce n’est certes pas la même Allemagne que celle qui avait humilié le Brésil 7 à 1 en demi-finale du Mondial, en 2014. Mais cela fait du bien, et le pays tout entier s’est mis à danser depuis samedi soir, sur des airs de samba.

Il sera alors temps de laisser s’éteindre la flamme olympique. Pour la laisser renaître, dans quatre ans, en 2020, à Tokyo, pour les XXIXe Jeux de l’ère moderne.

124 ans après les Jeux d’Athènes de 1896, ces JO-2020 seront sûrs, fiables, paisibles… loin des péripéties brésiliennes, assurait la presse nippone dimanche.

Les "Experts" se sont contentés de l'argent olympique, le 21 août 2016 à Rio. © AFP

© afp/AFP FRANCK FIFE
Les « Experts » se sont contentés de l’argent olympique, le 21 août 2016 à Rio

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