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JO-2016: Revanche dans l'air pour les Bleus après un Lavillenie en larmes

Rio de Janeiro (AFP) – Comme pour Renaud Lavillenie, hué par le public et en larmes sur le podium, il y aura de la revanche dans l’air chez les Bleus mercredi, avec Parker et les basketteurs contre l’Espagne ou Mekhissi face à l’armada kényane sur 3000 steeple.

L’image restera probablement comme une des plus fortes de ces JO de Rio: celle d’un recordman du monde en larmes à l’heure de récupérer sa médaille, et obligé de se réfugier sous une tribune pour échapper aux huées.

Le « Clermontois volant » a sans doute payé ses déclarations maladroites de lundi soir. Il avait comparé les sifflets le visant, lors de ses derniers essais face au Brésilien Thiago Braz, à ceux qui avaient atteint le sprinter noir américain Jesse Owens aux JO 1936 de l’Allemagne nazie.

Mais l’homme a été touché, profondément, quand ces sifflets ont repris, mardi. 

« C’est ignoble (…) un manque total de fair-play comme ça », a regretté ensuite l’Auvergnat d’adoption au micro de France Télévisions. Avant de promettre sa revanche, déjà, en évoquant en filigrane les JO de Tokyo 2020: « Je ne sais pas dans quatre ans où j’en serai, mais je me dis que je ne peux pas rester là dessus ».

Une certitude: l’affaire a choqué. En témoigne le soutien apporté au perchiste par Sebastian Coe, le patron de l’athlétisme mondial, Serguei Bubka, l’ex-tsar de la perche, et Thomas Bach, le président du Comité international olympique (CIO).

– Bascou encore derrière Drut –

Sa revanche, Dimitri Bascou aussi la voudra au Japon. Troisième mardi soir, juste devant son compatriote Pascal Martinot-Lagarde, il était à quelques centièmes de l’or, décroché par le Jamaïcain Omar McLeod. 

Mais il représente l’avenir des haies en France et Tokyo pourrait enfin offrir un successeur tricolore à un certain Guy Drut, le dernier « hurdler » français champion olympique, à Montréal, en 1976.

Comme Lavillenie, l’équipe de France a donc encore raté l’or mardi, avec cinq nouveaux podiums. 

Mais elle s’est offert deux jolies cerises sur un gâteau déjà bien servi. D’abord, une incroyable qualification des filles du hand pour les demi-finales, après une remontée improbable contre l’Espagne, vice-championne d’Europe en titre, et une victoire (27-26) en prolongation.

Ensuite, un exploit assez similaire des basketteuses, qui iront elles aussi dans le dernier carré après avoir battu le Canada dans le money-time (68-63).  

La chance pourrait, donc, aussi tourner pour un certain Mahiedine Mekhissi, pourquoi pas.

Double vice-champion olympique du 3000 m steeple, il disputera mercredi la course de sa vie, à la quête du Graal olympique, face à ses éternels rivaux kényans. Une troisième médaille olympique en trois Jeux serait un exploit qu’aucun athlète français n’a encore réalisé.

Le recordman d’Europe de la spécialité se voit en tout cas en « outsider » pour cette finale matinale (11h50 locales, 16h50 françaises).

Revanche toujours, au coeur des deux quarts de finale du jour réservés aux messieurs cette fois : les « Experts » du hand et la bande à Parker.

Les premiers, doubles champions olympiques en titre, affronteront le Brésil, le pays-hôte, à 10h00 (15h00 françaises). Une victoire les lancerait vers une 3e couronne, et permettrait d’oublier un peu la tristesse de Lavillenie.

– Parker, stop ou encore ? –

Pour Parker, Batum and co., ce sera l’Espagne. Pour la sixième fois en six ans. Cette rencontre marquera la fin de la carrière internationale d’une légende du basket. Tony Parker si les Bleus perdent, Pau Gasol si c’est la « Roja ». L’an dernier, le grand Catalan de 36 ans avait battu la France à lui tout seul en demi-finale de l’Euro, en marquant 40 points.

« On les déteste parce qu’ils sont forts, et ils nous détestent parce qu’on est fort », résume bien Nicolas Batum. 

Bref, du suspense au programme mercredi. Sauf pour Bolt. 72 heures après son troisième titre olympique d’affilée sur 100 m, le Jamaïcain sera en demi-finale du 200 m, la seconde manche de ce triple-triple annoncé: trois victoires sur trois JO consécutifs sur 100, 200 et au relais 4×100 m. Et sauf chute ou météorite, on voit mal qui pourrait empêcher « l’éclair » de se qualifier pour la finale de jeudi.

Hasard de la programmation, Bolt, présenté comme le « sauveur » de l’athlétisme, gangréné par les affaires et le dopage, va côtoyer la sauteuse en longueur Darya Klishina. 

Elle est la seule athlète russe rescapée de la tornade déclenchée par les révélations de l’Agence mondiale antidopage (AMA) sur le dopage d’Etat dans son pays.

Mais pour elle une médaille paraît difficile. C’est en tout cas ce que doivent souhaiter les institutions sportives mondiales.

Renaud Lavillenie en larmes sur le podium de la perche des Jeux de Rio, le 16 août 2016. © AFP

© AFP Fabrice COFFRINI
Renaud Lavillenie en larmes sur le podium de la perche des Jeux de Rio, le 16 août 2016

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