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JO-2016: Rio dit adieu à ses Jeux et revient à la vie réelle

Rio de Janeiro (AFP) – Adieu Rio, rendez-vous à Tokyo en 2020! Après 16 jours de compétition et 306 épreuves, les JO-2016 ont pris fin dimanche soir et le Brésil, toujours frappé par une grave crise politique, va retourner à son quotidien.

Les Cariocas ont fêté sous une pluie battante la fin de leurs JO, les premiers d’Amérique du Sud, lors de la cérémonie de clôture au mythique stade Maracana. Ils ont passé le relais à Tokyo, ville hôte des Jeux 2020, et au Premier ministre nippon, Shinzo Abe, déguisé en… Super Mario, le héros de jeu vidéo!

« L’histoire retiendra qu’il y avait un Rio avant et un Rio bien meilleur après les Jeux », a voulu croire le patron du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach. La flamme olympique va repartir pour quatre ans en Grèce, avant de réapparaître au Japon en 2020.

Côté sportif, ces JO-2016 laissent derrière eux plusieurs images fortes.

D’abord, le triple triplé historique du Jamaïcain Usain Bolt, médaillé d’or sur 100 m, 200 m et au relais 4×100 m, comme aux JO de Pékin en 2008 puis Londres en 2012.

Autre héros de ces Jeux, le nageur américain Michael Phelps, qui a décroché six nouvelles médailles, dont cinq en or, pour un total ahurissant de 28 podiums et 23 titres olympiques dans sa carrière.

– Le bon bilan français –

Les émotions n’ont pas non plus manqué côté français avec le judoka Teddy Riner, couronné pour la seconde fois, le perchiste Renaud Lavillenie en argent et en larmes, sifflé par le public, ou les boxeurs Tony Yoka et Estelle Mossely, couple dans la vie et tous deux champions olympiques.

Malgré des débuts poussifs, les Français finissent avec un total de 42 médailles (dont 10 d’or), nouveau record de l’après guerre après les 41 de Pékin en 2008. Ils occupent la 7e place au classement final – la 5e ex-aequo avec l’Allemagne en tenant compte du nombre total de podiums et pas seulement des titres.

Nettement moins glorieuse, la déroute de la natation française, plongée en plein psychodrame et minée par les dissensions internes.

Les Etats-Unis terminent en tête du tableau des médailles (121 dont 46 en or) devant la Grande-Bretagne, la Chine et la Russie, pourtant privée de 113 sportifs avant le début des Jeux en raison des révélations sur le système de dopage d’Etat dans le pays.

« Il n’y a pas eu un seul jour sans médaille (pour la Russie). J’en suis très satisfait », s’est félicité auprès de l’agence Interfax le ministre des Sports russe Vitaly Moutko, sans doute pas mécontent de cette revanche.

Au-delà du seul dossier russe, qui a alourdi l’atmosphère tout au long de la compétition, 12 athlètes ont été sanctionnés pour dopage durant les Jeux. Parmi eux, deux médaillés, mais aucun gros poisson comme Ben Johnson, le vainqueur du 100 m en 1988, à Séoul.

– Rousseff et Temer –

Le dopage n’a pas été le seul sujet de polémique aux JO, marqués par plusieurs affaires.

Dans la plus retentissante, l’un des caciques du CIO, l’Irlandais Patrick Hickey, 71 ans, a été écroué dans une prison de haute sécurité et doit être entendu par un juge mardi. Il est soupçonné d’avoir trempé dans un réseau de revente illégale de billets, avec à la clef un bénéfice estimé d’au moins 10 millions de reais, soit 2,8 millions d’euros.

Le Brésil, lui, a sauvé l’honneur. Malgré les réserves qu’a suscitées son organisation parfois brouillonne, il a pu mener les Jeux à bien et a remporté deux médailles d’or très symboliques: en football, le sport-roi, et en volley.

La fête à peine finie, les Brésiliens s’apprêtent à vivre de nouveaux jours beaucoup moins consensuels: le Sénat ouvrira jeudi l’étape finale du procès en destitution de la présidente de gauche Dilma Rousseff, suspendue de ses fonctions en mai.

Accusée de maquillage des comptes publics, Mme Rousseff se dit victime d’un « coup d’Etat » institutionnel ourdi par Michel Temer, son vice-président devenu rival et aujourd’hui président par intérim. 

Hué le 5 août à la cérémonie d’ouverture, brocardé pendant les JO dans les stades par des manifestants isolés, M. Temer s’est fait porter pâle dimanche à la cérémonie de clôture, pour s’épargner une nouvelle bronca.

Et Jeux ou pas, il est des Cariocas pour qui rien n’aura vraiment changé durant cette quinzaine olympique: les deux millions de personnes (30% de la population) vivant dans des favelas insalubres, dans un contexte de violence et de pauvreté.

Le stade Maracana vu du haut lors de la cérémonie de clôture des Jeux de Rio, le 21 août 2016. © AFP

© AFP Antonin THUILLIER
Le stade Maracana vu du haut lors de la cérémonie de clôture des Jeux de Rio, le 21 août 2016

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