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JO-2016: Teddy Riner au sommet de l'olympe dans le sillage de trois inconnus

Rio de Janeiro (AFP) – Il l’avait annoncé, il l’a fait ! Vainqueur obligatoire, évident, annoncé, cauchemar des bookmakers, l’ogre guadeloupéen des tatamis, Teddy Riner, a décroché comme prévu son second titre olympique vendredi à Rio, s’installant au sommet de l’olympe du judo avec ses huit titres mondiaux en prime.

Alors certes, il n’a pas été le seul à faire briller les couleurs tricolores vendredi, avec avant lui les titres olympiques de Jérémie Azou et Pierre Houin en aviron, et d’Emilie Andéol en judo, aussi. Mais le quart d’heure de gloire de ces trois champions est passé: Riner écrase tout avec ses 2,03 m et 139 kg, son palmarès XXL et sa personnalité hors norme.

Avec l’argent de Jean-Charles Valladont au tir à l’arc en prime, ce sont donc désormais 15 médailles bleues au total, dont 5 du plus beau métal: et le compteur va encore monter avec la breloque promise aux fleurettistes messieurs, finalistes en escrime. En attendant dans la soirée une dernière Marseillaise, pourquoi pas, à l’arrivée du 50 m nage libre, pour un certain Florent Manaudou, déjà couronné sur cette distance en 2012 à Londres.

Avec deux titres aux JO, en plus de son bronze de Pékin en 2008, Riner a donc rejoint son compatriote David Douillet, « seulement » double champion olympique ! A seulement 27 ans, Riner dispose désormais du plus beau palmarès de l’histoire dans la catégorie reine. Et il n’a pas tremblé en finale face au Japonais Hisayoshi Harasawa, battu aux pénalités (2 à 1).

Invaincu depuis 2010, jamais envoyé au tapis depuis 2007 et un ippon signé par un certain Jean-Sébastien Bonvisin, lors des Championnats de France par équipes (!), Riner n’a plus personne dans son horizon. Si ce n’est un troisième titre olympique, en 2020, à Tokyo, au pays du judo ? Pour rejoindre Tadahiro Nomura (-60 kg), seul judoka de l’histoire a voir décroché trois fois l’or olympique (1996, 2000, 2004).

– Houin, l’invité surprise –

En attendant Riner, c’est un duo d’inconnus, Jérémy Azou et Pierre Houin, qui avait parfaitement lancé la journée des Bleus, sur la lagune Rodrigo de Freitas.

Pour Houin, en larmes, les muscles tétanisés, c’était une incroyable surprise: il y a quelques mois, ce jeune homme de 22 ans n’était encore que spectateur du duo Azou – Delayre, champions du monde 2015 en deux de couple poids légers. Mais les championnats de France sont passés par là, en avril, et il écrase la course de sa puissance, surclassant Stany Delayre en individuel. La Fédération tranche: aux JO de Rio, le N.2 sera Houin. Delayre n’est que remplaçant. Pari gagnant donc.

« C’est moi qui brise le couple », avait reconnu le jeune ambitieux, auprès de l’AFP, avec humour.

Surprise également avec Emilie Andéol, championne olympique surprise en -78 kg. La double championne d’Europe, médaillée de bronze aux Mondiaux 2014, en larmes après chacune de ses victoires vendredi, est la première Française à décrocher l’or olympique de la catégorie la plus élevée du judo féminin.

Après ce feu d’artifice, il ne manque plus qu’une conclusion à la hauteur, avec les escrimeurs, peut-être ? Ou bien Florent Manaudou, plus tard, dans la piscine de Barra ? Histoire de se mettre au niveau, un instant, du roi attendu de la soirée, Michael Phelps.

– ‘Mon dopage, c’est ma foi’ –

Dans 48 heures, le plus grand sportif de l’histoire olympique va définitivement raccrocher. Mais avant, il lui reste deux médailles d’or à aller chercher, histoire d’assommer définitivement toute concurrence. Jeudi soir, c’était le 200 m 4 nages pour la 26e médaille olympique de sa carrière, la 22e en or. Ce vendredi, ce sera le 100 m papillon. Puis, samedi soir, le relais 4×100 m 4 nages. Le « Kid de Baltimore » pourrait alors quitter la scène avec 28 médailles, dont 24 en or, après avoir épuisé les reporters en mal de superlatifs.

Sinon, c’est aussi l’entrée en lice de l’athlétisme. Et à la veille de l’entrée en lice d’Usain Bolt, « l’éclair » jamaïcain, la reine éthiopienne, double championne olympique du 10.000 m, devait éclairer le stade olympique de sa foulée de gazelle, pour un triplé historique. mais c’est sa compatriote Almaz Ayana qui s’est imposée, en 29 min 17 sec 45. Nouveau record du monde, 14 secondes de mieux, 23 ans après !

De belles histoires donc. Trop belles pour être vraies ? Car l’ombre du dopage ne cesse de s’étendre, et depuis la publication en juillet du rapport McLaren dénonçant le dopage d’Etat en Russie, toute performance spectaculaire devient potentiellement douteuse.

« Mon dopage à moi, c’est mon entraînement et ma foi », a en tout cas répondu Ayala, 24 ans, via son traducteur, face aux doutes émis aussitôt face à son record.

Avant cette performance extraordinaire, Rio s’était déjà réveillé avec un beau mal de tête, avec trois nouveaux contrôles antidopage positifs officialisés. Pour la nageuse chinoise Chen Xinyi, 4e de la finale du 100 m papillon, positive à un diurétique utilisé comme produit masquant. Pour l’athlète bulgare Silvia Danekova, spécialiste du 3.000 m steeple, positive à l’EPO. Et pour l’haltérophile polonais Adrian Zielinski, médaillé d’or à Londres en 2012, contrôlé positif à la nandrolone, un stéroïde anabolisant. Son frère Tomasz, inscrit dans la même catégorie des 94 kg, avait été écarté pour la même substance il y a quelques jours… 

Le judoka Français Teddy Riner pose avec sa médaille d'or des - 100kg devant les journalistes aux JO de Rio, le 12 août 2016. © AFP

© AFP Jeff PACHOUD
Le judoka Français Teddy Riner pose avec sa médaille d’or des – 100kg devant les journalistes aux JO de Rio, le 12 août 2016

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