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Jordanie: 15 condamnés pour « terrorisme » et crimes pendus

Amman (AFP) – Quinze Jordaniens condamnés à mort pour « terrorisme » et divers crimes ont été pendus samedi à l’aube en Jordanie, une rare exécution de masse dans ce royaume frappé par des attentats sanglants en 2016.

La dernière exécution de masse en Jordanie remontait à décembre 2014 quand onze hommes condamnés à mort pour des crimes sans lien avec la politique ou le terrorisme avaient été pendus. Il s’agissait alors des premières exécutions de ce type depuis 2006.

Cité par l’agence Pétra, Mahmoud al-Momani, le porte-parole du gouvernement et ministre d’Etat pour l’Information, a précisé que les quinze condamnés avaient été exécutés à la prison de Souaga, à 70 km au sud d’Amman.

Dix d’entre eux avaient été reconnus coupables « d’être membres d’une cellule terroriste » responsable de plusieurs attaques dont celles « contre les bureaux des renseignements généraux en Jordanie, contre des membres des forces de sécurité, des touristes et contre l’ambassade de Jordanie à Bagdad en 2003 », a-t-il ajouté.

Le porte-parole fait notamment allusion à une attaque en 2006 contre des touristes dans un amphithéâtre romain d’Amman, qui avait tué un Britannique, à celle de juin dernier contre les services de renseignement au nord d’Amman (5 morts) et à l’assassinat en septembre devant un tribunal d’Amman de l’écrivain chrétien Nahed Hattar, qui était jugé pour une caricature jugée offensante vis-à-vis de l’islam.

Les cinq autres Jordaniens condamnés à mort avaient été reconnus coupables de « crimes horribles dont des viols ».

Selon des sources judiciaires, 94 personnes condamnées à la peine capitale, la plupart pour des affaires de crime ou de viol, attendent toujours dans les couloirs de la mort.

La Jordanie est membre de la coalition internationale sous commandement américain qui mène des frappes aériennes contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak.

Le royaume, qui craint depuis plusieurs années une contagion de la menace jihadiste sur son territoire, a été frappé par quatre attaques sanglantes en 2016, dont certaines ont été revendiquées par l’EI.

Des milliers de Jordaniens sont soupçonnés d’être des partisans de l’EI et d’Al-Qaïda.

Le dernier attentat en Jordanie remonte à décembre, près du site de Karak, à 120 km au sud d’Amman, où dix personnes, dont sept policiers jordaniens et une touriste canadienne, ont été tuées et 34 blessées dans des attaques revendiquées par l’EI.

Les autorités jordaniennes avaient affirmé avoir déjoué en 2016 d’autres attaques de l’EI dans le royaume.

La reprise des exécutions en Jordanie après un moratoire informel en 2006 a été dénoncée par des organisations de défense des droits de l’Homme.

Avant les pendaisons de samedi, la Jordanie avait procédé à l’exécution en février 2015 de deux jihadistes irakiens -dont une femme- condamnés à mort depuis des années. Ils avaient été pendus en représailles à l’exécution d’un pilote militaire jordanien brûlé vif par l’EI après la chute de son avion et sa capture en Syrie.

© AFP/Archives Yoav LEMMER
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