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Journée du don d’organes : « On est contents d’avoir sauvé une vie »

Messaouda Hamblin-Mata, greffée en 2018, avec Carine Domelier, coordinatrice du don d’organes à l’hôpital de Taaone.

À l’occasion de la journée polynésienne pour le don d’organes, Radio 1 a rencontré Messaouda, qui a reçu une greffe de rein et de pancréas, et Terainui, qui raconte comment sa famille a accepté le prélèvement sur le corps de son petit frère en 2015.

Une liste d’attente de 153 personnes pour des greffes de reins. Et un taux d’opposition aux prélèvements d’organes de 64% en 2018. Ces deux chiffres, récemment rappelés au cours d’un débat à l’assemblée de la Polynésie, résument la problématique du don d’organes en Polynésie française : il n’y a pas assez de donneurs d’organes dans ce pays où les services d’hémodialyse sont saturés par le nombre de malades en insuffisance rénale.

Messaouda Hamblin-Mata, que Radio 1 a rencontrée à Tahiti, a connu ce chemin de croix. Diabétique, elle a dû en 2018 se faire greffer deux organes : un rein et un pancréas. L’opération, impossible à Tahiti, a été réalisée à Nantes. Elle se souvient de sa vie d’avant sa double greffe : une vie passée au service d’hémodialyse.

Et une fois la greffe passée, il faut vivre avec le ou les organes de quelqu’un d’autre. Pour Messaouda Hamblin-Mata, cela ne pose pas de problème, c’est beaucoup moins contraignant que les heures de dialyse.

« Papa voulait faire le don d’organes »

Selon l’association Un don de vie, les refus de prélèvements d’organes sont principalement le fait de la méconnaissance de la volonté du défunt. Devant le fait accompli, les familles endeuillées acceptent difficilement le prélèvement sur le défunt si elles n’en ont pas parlé auparavant.

Pour Terainui Ellacott, dont le frère décédé en 2015 a été donneur, l’acceptation du prélèvement avait été « naturelle », précisément parce que la volonté du défunt était connue, se souvient-elle.

Même si l’anonymat est censé être préservé lors des dons d’organes, l’histoire de Sandy Ellacott avait été rendue publique en 2015 par les familles du donneur et du receveur. Aujourd’hui encore, Terainui Ellacott, la grande sœur de Sandy Ellacott, se dit persuadée qu’il faut raconter l’histoire pour convaincre les Polynésiens de se prononcer pour le don d’organes.

Pour faire connaître sa volonté, il est évidemment possible de la communiquer à ses proches. On peut aussi commander une ou plusieurs cartes de donneur d’organes, à placer dans son portefeuille ou dans sa voiture, en allant sur redonnervie.org, le site internet de l’association polynésienne Un don de vie.

Enfin, une conférence-débat sur la greffe rénale est organisée au CHPF de Taaone vendredi à 8h30, en présence du ministre de la Santé Jacques Raynal.

 

Terainui Ellacott : « Quand mon petit frère est décédé, on nous a demandé si on veut bien faire le don d’organe. La fille de mon petit frère a dit : oui, papa, voulait faire le don d’organes. »

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