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Juppé prêt à y aller mais Fillon appelle ses partisans à « résister »

Paris (AFP) – En dépit des pressions pour qu’il cède sa place à Alain Juppé, François Fillon a appelé vendredi soir ses partisans à « résister » et à venir « très nombreux » à son rassemblement dimanche à Paris, où le candidat jouera son va-tout.

Toute la journée, les départs ont continué autour du candidat, jusqu’à la décision dans la soirée de l’UDI de retirer son soutien. Son président Jean-Christophe Lagarde a demandé « solennellement aux Républicains de changer de candidat » au profit d’Alain Juppé, « le plus légitime ».

Mais ces défections ne semblaient pas suffire à ébranler la détermination du candidat.

« Je vous attends nombreux dimanche à 15h place du Trocadéro, pour montrer, aux yeux de tous, ce qu’est la volonté des militants de la France », lance M. Fillon dans une vidéo postée sur Twitter en début de soirée. 

« Ne laissez personne vous priver de votre choix, je vous demande de résister et encore plus, je vous invite à aller de l’avant », ajoute-t-il, invitant ses partisans à « faire entendre (leurs) voix, avec la force calme et la force assurée de ceux qui respectent nos institutions démocratiques ». 

François Fillon exclut ainsi tout retrait de la course dans les prochaines heures au profit d’Alain Juppé comme le voudraient maintenant nombre d’élus LR.

L’entourage du maire de Bordeaux a fait savoir dans la matinée à l’AFP que celui-ci ne se « défilera pas » et pourrait accepter d’être un recours à deux conditions: si « François Fillon se retire de lui-même » et si lui-même obtient un soutien « unanime » de son parti.

Les juppéistes avaient déjà déserté depuis jeudi la campagne de M. Fillon, menacé d’une mise en examen le 15 mars dans l’affaire des emplois fictifs présumés de plusieurs membres de sa famille. 

La plupart des proches d’Alain Juppé, qui avaient intégré le dispositif de campagne ont fait défection: Benoist Apparu, Christophe Béchu, son conseiller Gilles Boyer, devenu trésorier de la campagne de François Fillon, ou encore Edouard Philippe.

Thierry Solère, porte-parole de la campagne de Fillon et organisateur de la primaire, a démissionné vendredi.

Au pointage officiel du Conseil constitutionnel vendredi matin, Alain Juppé bénéficie déjà officiellement d’un parrainage. 

Mais comment pousser le vainqueur de la primaire de la droite à renoncer, lui qui ne veut « pas se coucher »? 

« François Fillon peut être candidat, il a déjà ses 500 signatures (…). S’il veux aller au bout, il ira au bout », constate Edouard Philippe, député-maire du Havre. 

– ‘Plus un plan B, mais un sauveur’ –

A 50 jours du premier tour, la droite se trouve dans un scénario digne d’un film catastrophe, les sondages prédisant l’élimination de son candidat dès le premier tour de la présidentielle.

Cela fait près de six semaines que François Fillon se débat dans ce scandale, mais les propos extrêmement durs à l’égard de la justice qu’il a tenus mercredi lors de sa conférence de presse pour annoncer sa convocation par les magistrats « ont choqué une partie de l’opinion publique, y compris dans notre camp », a souligné Philippe Richert, président de la région Grand Est, et ex-soutien de Nicolas Sarkozy. 

Comme un symbole, même Patrick Stéfanini, son directeur de campagne, homme des missions difficiles et organisateur de la campagne de Chirac en 1995, lui a demandé de se retirer mercredi matin, selon un ancien ministre LR. 

Les regards se tournent vers Nicolas Sarkozy, perçu jusqu’ici comme un blocage à la candidature d’Alain Juppé. Gérard Larcher, président du Sénat, et Bernard Accoyer, secrétaire général de LR, l’ont rencontré en fin de matinée, afin de réfléchir à la manière dont il faudrait « s’organiser très vite », en cas de retrait de François Fillon, a indiqué à l’AFP une source LR. 

« A la place qui est la sienne aujourd’hui, la seule chose qui préoccupe Nicolas Sarkozy, c’est le sort de la France et l’unité de sa famille politique », a-t-on ajouté de même source.  

Vu la gravité de la situation, le candidat qui sera choisi ne sera « plus un plan B mais un sauveur », soulignait une source LR.

De son côté François Bayrou a annoncé que même en cas de candidature d’Alain Juppé, qu’il avait soutenu à la primaire de la droite, il continuerait de soutenir Emmanuel Macron.   

© AFP GEORGES GOBET
François Fillon (g) et Alain Juppé à Bordeaux, le 25 janvier 2017

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