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Kennedy, un champion au dos d’argile

John Fitzgerald Kennedy sur son voilier, au large d'Hyannis. © MAXPPP

John Fitzgerald Kennedy sur son voilier, au large d’Hyannis. © MAXPPP

SOUVENIRS – Passionné de sport, le président John Fitzgerald Kennedy ne pouvait presque pas en faire.

Kennedy-2_scalewidth_168Le 2 août 1943, John Fitzgerald Kennedy est lieutenant de l’US Navy. Le jeune John dirige alors un patrouilleur, le PT 109. Ce jour-là, son navire est attaqué par un destroyer japonais au milieu de l’Océan Pacifique. Dans l’attaque, il se blesse grièvement au dos mais réussit tant bien que mal à secourir ses matelots et à les ramener sur une petite île. De cet exploit de guerre digne des plus beaux romans d’aventures naîtra le mythe de JFK le sportif. Un mythe sérieusement écorné 50 ans après son assassinat.

« JFK a masqué ses propres infirmités »

Kennedy n’a que 43 ans lorsqu’il devient président des Etats-Unis le 8 novembre 1960. Le contraste est saisissant avec son prédécesseur, Dwight Eisenhower, qui quitte le pouvoir après deux mandats à 71 ans. Jeune et beau, JFK restera à jamais un président dynamique dans l’opinion américaine. Sa passion pour le sport n’a cessé d’alimenter cette image. Pendant ses études à Harvard, il supporte l’équipe de baseball des Boston Red Sox puis s’essaie au football américain. Mais c’est surtout dans les bassins qu’il sera le plus à l’aise. Excellent nageur, il intégrera l’équipe universitaire pendant plusieurs années. Mais ses exploits sportifs ont toujours été de courte durée.

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« Même s’il adorait le sport, JFK a rarement eu la possibilité d’en faire », raconte Larry J. Sabatto, auteur de The Kennedy Half-Century, dans les colonnes du journal L’Equipe. « La plupart des personnes connaissent des périodes où elles sont en forme, brièvement interrompues par des maladies. Lui, c’était exactement le contraire ». Toute sa vie, John Fitzgerald Kennedy a enchaîné les pépins de santé. Après avoir attrapé la coqueluche et la jaunisse dans sa jeunesse, sa blessure au dos (contractée pendant la Seconde Guerre mondiale) et la maladie d’Addison l’obligeront à suivre des traitements très contraignants (injections de cortisone et de stéroïdes, antidouleurs et neuroleptiques).

Kennedy-3_scalewidth_168Les quelques 40.000 ouvrages consacrés à JFK depuis son assassinat par Lee Harvey Oswald, le 22 novembre 1963 à Dallas, ont forgé la légende. A renforts de superbes clichés le mettant en scène tantôt à la barre d’un voilier, donnant le coup d’envoi dans un stade de baseball, sur un parcours de golf ou encore dans son jardin jouant au football américain avec son père, Kennedy s’est toujours présenté aux Américains comme un homme en bonne santé. « Il voulait montrer qu’une nouvelle génération prenait le pouvoir », explique l’historien André Kaspi. « Il a donc masqué ses propres infirmités et diffusé ces photos, afin de persuader les Américains qu’ils avaient désormais un président dynamique ». Les Obama-basketteur et Sarkozy-joggeur n’ont donc rien inventé.

Jeux olympiques et programme de sport pour les Américains

JFK-programme-fitness_scalewidth_168Sa passion pour le sport n’a pas pour seule vocation de gonfler son ego et d’embellir son image. Kennedy est convaincu des bienfaits du sport. En 1962, il lance une campagne de communication autour de la pratique sportive. JFK y encourage vivement les jeunes Américains à prendre soin de leur corps. Sur la scène politique, il est également persuadé des bienfaits du sport. En tant que président et en pleine guerre froide, il s’inquiète de la deuxième place (derrière l’URSS) aux Jeux olympiques de Rome de 1960. Le journal L’Equipe raconte une anecdote très révélatrice. Lors des championnats du monde de hockey sur glace, les Etats-Unis s’inclinent très lourdement (17-2) face à la Suède. Kennedy pique une colère et demande si les Américains n’ont pas envoyé… l’équipe féminine.

Toujours en pleine guerre froide, JFK lance un défi aux Marines : parcourir 80 kilomètres à la marche en vingt heures. « Lui-même aurait eu bien du mal à parcourir 8 kilomètres en vingt heures », estime l’historien Robert Dallek. Et de conclure : « c’était une personnalité complexe, qui fixait aux autres des objectifs élevés que lui-même était souvent incapable d’atteindre ».

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Source : Europe1

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