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La CTC sans langue de bois

Devant un large public composé notamment des autorités du Pays et de l’Etat, l’audience solennelle de la chambre territoriale des comptes (CTC) de Polynésie française, qui s’est tenue jeudi en présence du président de la Cour des comptes Didier Migaud, a été l’occasion d’un état des lieux sans faux semblant de la gestion des comptes du Pays.

La chambre territoriale des comptes (CTC) de la Polynésie française a tenu jeudi au palais de justice de Papeete son audience solennelle, en présence du premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, actuellement en visite officielle au fenua. L’occasion pour le procureur financier, Philippe Bellocq, de noter qu’avec ses 14 rapports d’observations définitives en 2016 pour 4 magistrats, la chambre est l’une des juridictions régionales les plus productives du territoire national. Le procureur financier qui n’a pas non plus manqué de rappeler « les 14 arrêts rendus en 2016 par la Cour des comptes dans l’affaire des emplois fictifs de la présidence » devant deux des principaux protagonistes du dossier, assis au premier rang, Edouard Fritch et Michel Buillard.

Les « messages » de la CTC

Une fois passés les bilans d’activité et les discours de politique générale de la juridiction, le président de la chambre territoriale des comptes, Jean Lachkar, est revenu sur les « messages » adressés par sa juridiction aux collectivités de la Polynésie française dans ses rapports. Et, selon le magistrat, « si la situation budgétaire et financière s’est aujourd’hui améliorée » la collectivité « n’a pas encore retrouvé les niveaux d’autofinancement et d’investissements qui lui seraient nécessaires pour assurer pleinement son développement, faute sans doute d’une véritable réforme fiscale et d’une révision plus décisive de son périmètre d’intervention et de la dimension de son administration ».

Autre sujet abordé, la « protection sociale » pour laquelle la collectivité « n’a pas encore non plus apporté une réponse adaptée à la crise financière que connaissent les comptes sociaux depuis 2008 ». « Je sais que cela constitue désormais une priorité gouvernementale », a néanmoins souligné le président de la CTC, qui a encore évoqué parmi ses points noirs « le défaut de stratégie et d’objectifs clairs » dans « la plupart des politiques publiques », « les études et rapports souvent très coûteux pour la collectivité, rarement vraiment totalement exploités, et en tout cas presque jamais mis en oeuvre », ou encore « les subventions (…) ne répondant pas toujours aux efforts de rigueur et d’efficience, exigés par la situation ». Pour autant, le président de la chambre, Jean Lachkar, a terminé sur une note positive, estimant que sa juridiction avait constaté « de réels progrès dans la prise de conscience gouvernementale et collective de la gestion publique ». Reste maintenant à savoir si ces recommandations seront suivies d’effets ?

 

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1 Commentaire

  1. Moana
    24 mars 2017 à 9h20 — Répondre

    Les subventions sont une forme de favoritisme quel que soit le bout par lequel on regarde

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