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La délicate mission du jury du Heiva

Erai te toa no Avera au Heiva i Tahiti 2016 © La Maison de la culture de Tahiti

Le Heiva i Tahiti 2018 démarre mercredi pour deux semaines de concours de chant et de danse. Au-delà des 37 groupes qui s’affronteront sur la scène de To’ata, c’est aussi une période des plus importantes pour les membres du jury. La mission de départager les troupes se prépare bien en amont du Heiva.

C’est l’événement culturel attendu toute l’année. Le Heiva i Tahiti 2018 débutera mercredi soir par le traditionnel rāhiri avec l’ensemble des groupes de chants et de danses qui s’affronteront durant deux semaines de concours. La pression est importante pour les 4 000 artistes des 37 groupes en lice qui fouleront la scène de To’ata. Mais de l’autre côté de la scène aussi, la mission a son importance. Cette année, neuf membres du jury départageront les groupes avec comme président Moana’ura Tehei’ura.

A J-1 de l’ouverture du concours, le président du jury est très occupé mais serein. « Nous sommes prêts ! », assure-t-il. Il faut dire que les jurés se préparent depuis le mois d’avril à remplir leur tâche. « Le travail a débuté en mai avec la tournée dans les lieux de répétitions des groupes de chant et de danse », explique Moana’ura Tehei’ura. L’occasion de « redonner un statut plus humain au jury et non pas une espèce d’entité sacrée et intouchable ».

Ce jury, ce sont les groupes qui l’ont élu, pas question donc de les décevoir. Alors en complément des rencontres, des formations sous forme de « simulation de Heiva virtuel » sont organisées depuis l’année dernière pour se familiariser avec les fiches de notes et « harmoniser les notations ». En effet, le jury est aussi professionnel que différent. « Les membres ont des parcours culturels différents », détaille Moana’ura Tehei’ura, « on devient le reflet de la société, de la danse, de la culture où chacun à une pierre à apporter au grand marae de notre culture ». Et puisque chaque artiste apporte sa pierre à l’édifice, le jury n’a pas fixé « de style ou de cap » aux groupes en compétition.

Tous les membres du jury se sont confrontés au moins une fois à l’épreuve du Heiva. « Garder la réalité de la scène » est un atout pour passer à la table du jury selon Moana’ura Tehei’ura.

Et puis chaque année, le Heiva amène son lot de surprise grâce à « une culture qui a accepté le changement et l’évolution ». Une évolution notamment incarné par de nouveaux groupes en compétition qui réinventent les légendes et les gestes. Mais le président du jury est clair, il faut avant tout maîtriser la langue.

Le concours démarre donc mercredi soir avec la troupe Hei Rurutu en hura ava tau suivi de Reo Papara en tārava tahiti, Pupu himene tamarii Vairao en tārava tahiti et Pupu Tuha’a Pae en hura tau.

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