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La dépénalisation du paka s’invite à la cour d’appel

© Gendarmerie

Trois des principaux protagonistes d’un vaste trafic de paka de la presqu’île et des îles Sous-le-vent étaient rejugés en appel jeudi matin. Au-delà de l’implication des trois trafiquants, les plaidoiries ont tourné autour de la dépénalisation du cannabis. Les avocats de la défense estiment qu’il faut tenir compte de cette évolution sociétale dans le quantum des peines prononcées.

Les trois principaux prévenus du vaste trafic de paka de la Presqu’île et des îles Sous-le-vent étaient rejugés jeudi, après avoir fait appel de leurs lourdes condamnations en première instance. En avril dernier, pas moins de 20 personnes avaient été condamnés pour un total de 65 ans de prison cumulés dans ce dossier. Il faut dire que le réseau qui a fonctionné entre 2011 et 2014 était extrêmement bien structuré, avec des planteurs, des grossistes et des revendeurs.

Jeudi matin, les trois hommes ont tenté de minimiser leur implication. Marvin Ah-Min, le boss du réseau, a accusé un autre prévenu d’être lui-même la tête du trafic, évoquant un « complot » contre lui. Teva Hapaitahaa, le « boss » du réseau pour les îles Sous-le-vent, a expliqué qu’il avait mis en place son business parce qu’il craignait de perdre son emploi de stagiaire à la mairie de Bora Bora… Murphy Tchen, le grossiste de Outumaoro, a lui aussi expliqué que le matériel de conditionnement retrouvé à son domicile n’était pas utilisé mais ne faisait que « trainer » chez lui.

Confirmation des peines requises

Des justifications insuffisantes pour l’avocat général, José Thorel, qui a détaillé l’organisation stricte de ce réseau : « emblématique de l’économie parallèle en Polynésie ». L’avocat général a demandé la confirmation des peines prononcées en première instance, soit 7 ans de prison ferme et 10 millions de Fcfp d’amende à l’encontre de Marvin Ah-Min, 6 ans de prison ferme et 5 millions de Fcfp d’amende pour Teva Hapaitahaa et 3 ans de prison ferme pour Murphy Tchen.

Des peines « trop importantes » au regard des faits pour les avocats de la défense. « Bientôt nous aurons un autre regard sur ces affaires », a affirmé Me Gilles Jourdaine en citant la Californie qui a récemment légalisé l’usage récréatif du cannabis. Un angle de plaidoirie suivi par Me Vincent Dubois pour qui : « la loi doit s’appliquer en fonction de la réalité qui nous entoure ».

La décision de la cour d’appel sera rendue le 8 février prochain.

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1 Commentaire

  1. Tiare 1
    12 janvier 2018 à 7h11 — Répondre

    La dépénalisation du pakalolo, il faudra bien que les politiques un jour ou l’autre en parlent.C’est un sujet extrêmement sensible,tabou et rien ne bougera tant que tous resteront enfermés dans leur bulle avec des idées passéistes.Pourquoi? Par peur qu’il y ait plus de fumeurs notamment chez les jeunes? Désolée, mais quelqu’un qui ne fume pas de joints, ne va pas se mettre du jour au lendemain à en fumer juste parce que ce produit sera dépénalisé.De plus si dépénalisation il y a, nous savons très bien que tout se fera dans un cadre bien établi,dans des conditions clairement définies.On ne peut pas faire tout et n’importe quoi non plus.Ne pas oublier et ça c’est extrêmement important,de faire de l’information dès l’école primaire à nos enfants.Ceci est valable également pour l’alcool même si ce n’est pas le sujet du jour. Mais bon,rendez-vous dans 10 ans pour en reparler voire jamais.
    Un dernier mot, ces dealers qui risquent de 3 à 7 ans de prison, c’est un peu cher payé, comparé aux peines frôlant le 0 ,touchant des politiques ayant détourné de l’argent public par centaines et centaines de millions….

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