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La dépouille de Mohamed Ali rapatriée à Louisville, sa ville natale

Louisville (Etats-Unis) (AFP) – La famille de Mohamed Ali a rapatrié dimanche la dépouille du boxeur de légende à Louisville, sa ville natale, où seront célébrées ses obsèques vendredi.

Transporté par avion depuis Phoenix (Arizona), le cercueil de l’immense champion se trouvera d’ici-là dans un funérarium de cette ville du Kentucky.

« The Greatest », dont la personnalité charismatique a marqué le XXe siècle, s’est éteint vendredi à 74 ans à Phoenix, où il s’était établi il y a une dizaine d’années.

Lui qui a remporté des combats épiques dans les capitales les plus exotiques des tropiques a effectué son dernier voyage aérien sur un vol privé discret, entouré de ses enfants.

Sa dépouille a été chargée dans un corbillard sur le tarmac de l’aéroport de Louisville, puis véhiculée sans publicité jusqu’à un funérarium où l’attendaient pourtant quelques dizaines de fans.

L’hommage public, probablement mondial, se déroulera vendredi, avec une grande procession traversant des rues de Louisville baptisées depuis déjà longtemps du nom de l’icône locale.

– Obama présent ? –

Puis, avant l’inhumation le même jour, une cérémonie interconfessionnelle présidée par un imam rassemblera des milliers de personnes dans une salle située non loin du musée consacré au triple champion du monde. 

Le président américain Barack Obama « envisage » de se rendre aux obsèques, a confié dimanche à l’AFP le maire de Louisville, Greg Fischer, mais la Maison Blanche n’a donné aucune indication sur un éventuel déplacement présidentiel.

En revanche, il est confirmé que l’ancien président Bill Clinton prononcera une partie de l’éloge funèbre.

« Nous espérons que de nombreuses personnes viendront de l’étranger », a de son côté souhaité Donald Lassere, le président du Muhammad Ali Center, grand édifice culturel consacré à la vie du boxeur, qui s’était converti à la religion musulmane en 1964. 

Dimanche, des centaines de personnes ont continué à rendre hommage à Mohamed Ali, déposant des bouquets sur place, ou devant la maison de son enfance. 

– Pacifisme en héritage –

Tous saluaient le message de tolérance, de compassion et de pacifisme du champion hors norme, ne doutant pas que son héritage survivrait aux années. 

Dans la soirée, des responsables de divers cultes se sont d’ailleurs rencontrés dans un centre islamique de Louisville pour en parler.  

Mohamed Ali Etaient notamment représentés différentes branches du protestantisme, le catholicisme et le judaïsme, ainsi que des organisations éducatives. 

« Au moment où un candidat au poste le plus puissant du monde nous pousse à craindre les gens différents, nous avons besoin de la voix et de la présence de Mohamed Ali », a déclaré l’un des intervenants, le révérend Derek Penwell, de l’Eglise des Disciples du Christ, en référence aux déclarations anti-musulmanes de Donald Trump, candidat républicain à la Maison Blanche.

L’histoire veut que Cassius Clay, petit-fils d’esclave, se soit mis à la boxe, enfant, pour se venger d’un gamin qui lui avait volé son vélo. 

Très vite, à la force impressionnante de ses poings, il collectionne les victoires et les titres, celui de champion olympique à Rome en 1960, puis de champion du monde WBA en 1964.

Un mois plus tard, il se convertit à l’islam et prend le nom de Mohamed Ali.

Grâce à son style unique, les bras souvent ballants le long du corps, il conservera son titre mondial jusqu’en 1967, date à laquelle il refuse d’aller faire la guerre au Vietnam. 

Il échappe à la prison mais est interdit de ring, vilipendé par une majorité de l’opinion publique américaine mais tenu par d’autres comme un champion de la cause des Noirs qui se battent alors pour l’égalité des droits. 

Déchu de ses titres, interdit de boxer pendant trois ans et demi, il redevient champion du monde en 1974, réunifiant les titres WBA et WBC lors de sa victoire par KO sur George Foreman lors du mythique « Rumble in the jungle » à Kinshasa, au Zaïre (aujourd’hui République démocratique du Congo). 

Au final, après 56 victoires en 61 combats, dont 22 en championnats du monde et 37 avant la limite, Ali raccroche définitivement les gants en décembre 1981.

Hana, l’une des filles de « The Champ » –un autre de ses surnoms–, a raconté samedi les derniers instants de son père, atteint depuis longtemps de la maladie de Parkinson. 

« Tous ses organes, les uns après les autres, ont arrêté de fonctionner mais son coeur, lui, n’arrêtait pas de battre. Pendant trente minutes encore, son coeur a battu ». 

Son état s’est dégradé en 24 heures, a expliqué le porte-parole de la famille, au point qu’il a été placé sous respiration artificielle vendredi. 

Face à son évolution, ses enfants ont décidé de débrancher le respirateur artificiel.

Une rose sur le portrait de Mohamed Ali dans le centre qui porte son nom, le 5 juin 2016 à Louisville dans le Kentucky. © AFP

© AFP Brendan Smialowski
Une rose sur le portrait de Mohamed Ali dans le centre qui porte son nom, le 5 juin 2016 à Louisville dans le Kentucky

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