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La Fnac va bien absorber Darty

FUSION – Les deux spécialistes de l’électronique et de l’électroménager ont annoncé vendredi être parvenus à trouver un accord sur leur futur rapprochement. Le nouveau groupe deviendra incontournable sur le marché français.

Deux des enseignes de commerce les plus connues de France vont bien se marier. Les groupes Fnac et Darty ont annoncé vendredi matin être tombés d’accord sur les modalités de leur futur rapprochement : en revoyant à la hausse son offre, la Fnac a convaincu le groupe Darty de se faire absorber pour former un géant de l’électroménager. A priori, les deux marques devraient être conservées.

Une offre revue à la hausse. L’opération va principalement se faire par un échange de titres, les propriétaires d’actions Darty vont pouvoir les échanger contre des actions Fnac. Restait à déterminer la valeur de l’échange : après avoir proposé 39 actions Darty pour une action Fnac, la direction de l’agitateur culturel a décidé d’améliorer son offre en proposant une action Fnac pour 37 actions Darty. Ce qui revient à proposer une prime de 47% par rapport au dernier cours du titre Darty.

Et pour ceux qui ne voudrait pas procéder à un échange de titre, la Fnac évoque « une alternative en numéraire à hauteur d’un montant maximum de 95 millions d’euros ». En clair, de l’argent sonnant et trébuchant. Au final, l’offre de la Fnac valorise le groupe Darty aux alentours de 850 millions d’euros.

MAIS AU FAIT, POURQUOI LA FNAC VEUT-ELLE FUSIONNER AVEC DARTY ?

Pour profiter de sa complémentarité avec Darty. Leader incontesté du marché des biens culturels pendant des années, la Fnac a été contrainte de se réinventer : la numérisation de la culture et le piratage l’ont contrainte à se diversifier. Le groupe a donc progressivement réduit la voilure en termes de musique et de film pour libérer de la place dans ses magasins et créer de nouveaux rayons consacrés à l’électroménager et notamment à la cuisine. Un choix gagnant puisqu’après avoir perdu 142 millions d’euros en 2012, l’enseigne a engrangé 15 millions de bénéfice en 2013 puis 41 millions en 2014.

La Fnac devrait donc continuer à miser sur l’électroménager et c’est là qu’on comprend son intérêt pour Darty : l’enseigne est l’une des plus connue dans ce domaine, notamment pour ce qu’on appelle l’électroménager blanc (cuisine, froid, cuisson). Un domaine dans lequel la Fnac débute à peine et propose une offre plus chère et plus design. Les deux entreprises sont donc complémentaires sur le papier : Darty s’est positionné sur des prix bas et l’électroménager blanc, avec pour atout supplémentaire un service après-vente reconnu , tandis que la Fnac est forte sur les produits multimédia et l’électroménager de niche, en plus de son offre culturelle.

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La Fnac à la Défense. © ERIC PIERMONT / AFP

Pour devenir le leader de l’électronique et l’électroménager. Le rapprochement des deux enseignes constituerait « une opportunité stratégique et financière majeure pour les deux groupes, en donnant naissance au leader de la distribution de produits techniques, culturels et électroménagers en France », estimait la Fnac dans un communiqué. Ce qui se traduirait pas un maillage sur toute la France en cumulant les 114 magasins estampillés Fnac et les 222 magasins Darty, qui ont en outre l’avantage d’être rarement situés dans les mêmes quartiers.

Mais l’intérêt ne se limite pas au symbole de devenir numéro un de son secteur présent partout : en devenant plus gros, la future entreprise pourrait aussi instaurer un rapport de force avec les fournisseurs qui lui serait plus avantageux. La réunion de la Fnac et de Darty pourrait donc négocier de meilleurs tarifs, de quoi améliorer ses marges ou réduire ses tarifs pour gagner des parts de marché. Une stratégie également adopté par les groupes de la grande distribution, qui ont récemment fusionné leurs centrales d’achat.

Pour réaliser de substantielles économies. Autre argument mis en avant par la Fnac : cette opération « présenterait un potentiel de synergies très significatif ». Le cabinet d’audit Ernst and Young chiffre le gain potentiel à 85 millions d’euros. La Fnac et Darty ayant des métiers assez similaires, les deux entreprises pourraient mutualiser de nombreuses tâches en plus de leur centrale d’acaht : la logistique, la gestion des fichiers clients, le SAV, etc. Et donc réduire ses coûts, mais au prix d’une réduction de ses effectifs.

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