ÉCONOMIEINTERNATIONAL

La « génération z » veut être son propre patron

© BERTRAND GUAY / AFP

© BERTRAND GUAY / AFP

ÉTUDE – Les 15-20 ans ont une image négative du monde de l’entreprise, ce qui ne les empêche pas de se rêver en entrepreneur.

Elle fera le monde de demain mais devra aussi le réinventer. La « génération z » n’est en effet pas du tout attirée par l’entreprise telle qu’elle existe aujourd’hui. Elle la juge « sauvage », « cruelle » ou encore « effrayante » dans l’étude « La grande invaZion » publiée mardi et portée par The Boson Project et BNP Paribas. Alors que ces jeunes, nés après 1995, sont déjà connus pour être hyper-connectés et leur impatience, on y apprend qu’ils privilégient aussi l’auto-entreprenariat mais sans oublier leur vie perso.

>> LIRE AUSSI – Un salarié démotivé, cela peut coûter cher à l’entreprise

Un portrait de l’entreprise « au vitriol ». Les 3.200 Français âgés de 15 à 20 ans, qui ont participé à l’étude via les réseaux sociaux, ont une vision sombre de l’entreprise. Leurs mots, sans appel, décrivent l’entreprise comme « dure », « compliquée », « difficile » et même « impitoyable ». Pour 36% d’entre eux, le mot est même associé à celui de « stress » et pour 26%, elle ne leur inspire que de l’indifférence.

Une génération d’auto-entrepreneurs… En réalité, c’est le statut de salarié que semble rejeter la « génération z ». Car 47% des répondants souhaiteraient créer leur propre entreprise. « C’est le chiffre fort de cette enquête » et « un vrai marqueur générationnel », selon les auteurs de l’étude. Un chiffre confirmé par un autre résultat, 53% des 15-20 ans préfèreraient être « leur propre patron ».

Une génération de naïfs ? Aucunement car par ailleurs, la « génération z » ne se fait guère d’illusions. L’auto entreprenariat, c’est pour eux « la liberté sans le confort du salariat ».

« La seule chose qu’on peut anticiper avec cette génération, c’est sans doute que le CDI ne sera pas la panacée », explique à Europe 1 Isabelle Sachot-Moirez, responsable du recrutement chez BNP-Paribas France. « La tendance, je pense, sera qu’ils accepteront de travailler pour une entreprise mais de manière indépendante », ajoute-t-elle. Comment alors voit-elle l’entreprise de demain ? « Ce ne sera plus une grosse structure mais plutôt une multitude de petites équipes qui travaillent en collaboration, ce qui est déjà de plus en plus le cas chez BNP Paribas », estime-t-elle.

>> LIRE AUSSI – Un salarié sur trois est confronté au burn-out

…et d’auto-formés. Faire des études en vue d’obtenir un diplôme ? Voilà un scénario qui n’inspire pas la « génération z ». Quand on leur demande quelles seront les sources d’apprentissage dans 10 ans, ils ne sont que 7,5% à répondre les études. Pour la simple et bonne raison qu’avoir un diplôme n’apparaît pas à leurs yeux comme un gage de réussite. Dans un tel contexte, ils se voient comme le premier acteur de leur formation, via des MOOC, des tutoriels et ce, de manière continue, tout au long de leur vie.

La "génération z" veut être son propre patron

© PHILIPPE HUGUEN / AFP

Travailler… et profiter de la vie. À la question de savoir comment ils se voient dans 10 ans, 40% des répondants répondent en « en mode équilibré ». Autrement dit la « génération z », qui se dit par ailleurs ambitieuse, ne veut pas forcément tout donner pour leur entreprise. Elle se montre ainsi comme une digne héritière de la « génération y », née dans les années 1980 et 1990, qui déjà donne des signes de désinvestissement en partant plus tôt du travail.

Le « fun » avant toute chose. Porter un bleu de travail dans une chaîne de montage ou prendre la poussière en costume-cravate derrière un guichet de banque ? Non merci, répond la « génération z ». Balayant d’un revers de main l’entreprise « à la papa », les 15-20 ans privilégieront pour un quart d’entre eux le « fun » dans le choix de leur entreprise. Travail doit donc rimer avec plaisir et bonne ambiance. Mais la « génération z » attendra aussi de leur entreprise qu’elle soit « innovante », « éthique » ou encore « internationale ».

Comment les entreprises se préparent ? Du côté de BNP Paribas, « ce genre d’évolution ne s’anticipe pas à l’avance », avance Isabelle Sachot-Moirez, « on s’adaptera une fois qu’ils seront dans l’entreprise comme on l’a fait avec la génération précédente, la ‘y' ».

Quand ces travailleurs nés dans les années 1980 sont arrivés chez BNP Paribas, « nous avons appris en les observant et l’entreprise a ainsi adopté les réseaux sociaux, l’utilisation du digital ». « La génération ‘y’, plus préoccupée d’un équilibre entre vie pro et vie familiale, nous a aussi amener à adopter une charte qui fixe certains bonnes pratiques dont celle de ne pas faire de réunions au-delà de 18 heures », rapporte-t-elle.

Mais Isabelle Sachot-Moirez s’attend cependant à devoir introduire plus de « flexibilité » dans le management des équipes. « Le manager ne sera plus un sachant, il lui faudra jouer davantage sur le relationnel, la transversalité, accepter la curiosité de cette génération « z », comme le font déjà les professeurs à l’école et en université », estime-t-elle.

>> LIRE AUSSI – Quelles sont les salariés les plus exposés à la pénibilité ?

Source : Europe1

Article précedent

Facebook s'attaque aux infos bidons

Article suivant

Les anecdotes croustillantes du "footballeur masqué"

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

La « génération z » veut être son propre patron