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La justice décide le maintien en prison de la mère de Fiona

Riom (France) (AFP) – La mère de la petite Fiona, Cécile Bourgeon, reste pour l’heure en prison, la justice ayant rejeté mercredi sa demande de remise en liberté devant le flou qui entoure toujours l’affaire.

La jeune femme avait été condamnée le 26 novembre par la cour d’assises du Puy-de-Dôme à cinq années d’emprisonnement, mais le parquet avait appel de cette décision, jugée trop clémente.

En rendant son arrêt, le président de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Riom, Jean-Baptiste Colombani, a fait siennes les conclusions de l’avocat général Raphaël Sanesi de Gentile, qui s’était opposé la veille à cette remise en liberté.

Le magistrat n’a pas motivé publiquement sa décision.

Mais selon Me Charles Fribourg, l’avocat du père de la fillette Nicolas Chafoulais, l’arrêt de la chambre de l’instruction tient compte de possibles « pressions sur les témoins » et à la nécessité d’une « protection des indices ».

Car le corps de la fillette, morte en 2013 à Clermont-Ferrand à l’âge de cinq ans, n’a jamais été retrouvé. Et le procès devant la cour d’assises de Riom n’avait pas permis d’en savoir plus sur le lieu exact où Cécile Bourgeon et son ex-concubin affirment l’avoir enterrée, en lisière d’une forêt, près du lac d’Aydat (Puy-de-Dôme).

Lors du procès, la mère de Fiona avait affirmé qu’elle profiterait de sa sortie de prison pour tenter de retrouver le corps de sa fille. Mais elle a depuis indiqué qu’elle souhaitait rester auprès de sa mère, domiciliée à Perpignan, si sa demande était acceptée.

« C’est une bonne nouvelle pour la manifestation de la vérité puisque nous craignions énormément qu’une mise en liberté de Cécile Bourgeon pollue à nouveau les débats devant la cour d’assises d’appel », a immédiatement réagi Me Fribourg, l’arrêt de la chambre de l’instruction entre les mains.

Le « soulagement » était aussi palpable chez le père de Fiona Nicolas Chafoulais pour qui « il était normal » que son ex-compagne reste en détention « jusqu’à l’appel ».

« On ne sait pas ce qu’elle a dans la tête. Il n’y a aucun psy qui a réussi à la cerner. On ne sait pas ce qu’elle va faire en sortant; on ne connaît pas ses intentions. Madame Bourgeon, rien ne lui fait peur », a déclaré M. Chafoulais devant la presse.

Le 26 novembre, Cécile Bourgeon a été acquittée du chef de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur sa fille, tandis que son ancien compagnon, Berkane Makhlouf, a été condamné à 20 ans de réclusion pour ces mêmes faits. Tous deux avaient été conspués par la foule à l’annonce du verdict.

« Elle a été condamnée à cinq ans de prison. Elle a accepté cette peine et, aujourd’hui, elle espérait sortir au bout de trois ans et demi. Il faut qu’elle assume ses responsabilités. La remise en liberté, ce n’est pas automatique », a jugé Me Antoine Portal, avocat de la Fédération des comités Alexis Danan pour la protection de l’enfance. 

– Nouvelle demande de remise en liberté –

« C’est le grand jeu, le buzz en permanence avec Madame Bourgeon. Il faudrait qu’elle comprenne que ça suffit », a encore considéré l’avocat.

Les avocats de Cécile Bourgeon, qui n’étaient pas présents au tribunal mercredi matin ont annoncé à l’AFP qu’ils avaient d’ores et déjà « formulé une nouvelle demande de remise en liberté provisoire » et « déposé un pourvoi en cassation ».

Procédure rare, Me Gilles-Jean et Renaud Portejoie ont aussi fait savoir qu’ils allaient « solliciter la récusation du président de la chambre de l’instruction » car ils mettent en doute son impartialité.  

Le magistrat, qui a signé l’arrêt de renvoi devant la cour d’assises de Riom, a manifesté, selon eux, « une intime conviction ». « Il avait écrit dans l’arrêt de renvoi qu’elle était coupable », ont expliqué les conseils de la mère de Fiona.

Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf, dont le procès n’a pas permis de faire la lumière sur les circonstances de la mort de Fiona, seront rejugés dans une nouvelle juridiction, qui n’a pas encore été désignée et à une date qui reste à fixer.

Cécile Bourgeon, mère de la petite Fiona, et son avocat Gilles-Jean Portejoie, le 5 septembre 2016 à Riom. © AFP

© AFP/Archives Thierry Zoccolan
Cécile Bourgeon, mère de la petite Fiona, et son avocat Gilles-Jean Portejoie, le 5 septembre 2016 à Riom

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