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La ministre ouverte à un statut propre aux Marquises

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Les maires des Marquises ont profité de la visite de la ministre des Outre-mer à Nuku Hiva et Hiva Oa pour réclamer un statut particulier pour leur archipel. S’ils rejettent l’idée de « séparatisme », ils réclament davantage de compétences et surtout de moyens pour développer leurs îles. Annick Girardin propose un « nouveau contrat », des « compétences adaptées et partagées ». De son côté, Édouard Fritch se dit favorable à un « aménagement du CGCT », tout en notant que la demande des élus marquisiens est formulée à quelques semaines des territoriales.

En offrant un casse-tête à la ministre des Outre-mer lors de sa visite à Hiva Oa, le maire, Étienne Tehaamoana, en a profité pour faire passer son message en image : « Appliquer le CGCT (Code général des collectivités territoriales) au fin fond des Marquises, au bout de la France, c’est vraiment très compliqué, c’est un casse-tête, donc il faudrait nous soutenir. » Les maires de l’archipel veulent plus d’autonomie et plus de compétences, à condition qu’elles s’accompagnent de financements. Pour se faire entendre de la ministre, originaire de Saint-Pierre-et-Miquelon, les élus ont beaucoup fait allusion au statut de collectivité de cette terre de l’Atlantique nord. Joseph Kaiha, le maire de Ua Pou, s’appuie aussi sur l’exemple de la Nouvelle-Calédonie et de ses provinces.

Ces revendications, les maires des Marquises Sud les ont présentées directement à Annick Girardin lundi soir, lors d’un entretien privé, en l’absence du président du Pays, « en toute liberté » donc, selon les termes de Joseph Kaiha. Un autre entretien était prévu mardi avec les tavana des Marquises Nord, mais il n’a pas eu lieu, faute de temps. Quoiqu’il en soit, les élus affichent leur unité et leur solidarité et la réponse des Outre-mer vaut donc pour tout l’archipel. Annick Girardin est prête à « proposer un nouveau cadre au Pays, aux communes polynésiennes et aux EPCI (établissement public de coopération intercommunale) ».

La ministre précise qu’il faudra entre « 8 et 12 mois pour apporter une réponse législative », mais un rendez-vous est déjà pris avec les maires des Marquises en juin prochain. Annick Girardin ajoute que la question n’est pas d’accorder plus de compétences, mais « des compétences adaptées et partagées ». Malgré leurs difficultés à remplir leurs obligations en matière d’eau potable et de traitement des déchets, les maires des Marquises se disent « prêts à prendre leur destin en main », affirme Joseph Kaiha. Le maire de Tahuata, Félix Barsinas, met en avant la réussite de la Codim (communauté de communes des Îles Marquises), « un espace de dialogue et de prise de décision ». Il estime qu’avec cette expérience, l’archipel « est arrivé à maturité » et qu’il est temps d’obtenir un « statut particulier ».

Même si les maires des Marquises ne cessent de souligner qu’il s’agit d’une « revendication vieille de trente ans », portée à l’époque par Lucien Kimitete, elle ressurgit avec plus de force à l’approche de cette échéance électorale, comme le note le président du Pays, Édouard Fritch.

Le président du Pays se dit, par ailleurs, favorable à une extension des compétences en faveur des communes marquisiennes, rappelant qu’il a soutenu la création de la communauté de communes en 2010 : « Je suis toujours favorable à l’extension de ces compétences, encore faut-il qu’on dessine les contours de cette compétence », précise Édouard Fritch.

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4 Commentaires

  1. Taaroa
    24 janvier 2018 à 6h13 — Répondre

    Les Marquises sont trop excentrées et ont une identité particulière au sein de la Polynésie, La reconnaissance d’un statut adapté passe par une autonomie au sein de la Polynésie, sachant que le gvt central tahitien freinera des quatre fers car il refusera le risque de voir les Paumotu, les Australes et les Raromatai de vouloir leur autonomie.

  2. Hoata
    24 janvier 2018 à 15h07 — Répondre

    L’archipel des marquises est loin de la capitale. Et effectivement parler du traitement des déchets et de la distribution de l’eau n’est pas chose facile. Il faut y vivre pour comprendre. Certaines choses ne s’appliquent pas forcément comme à Tahiti et les îles voisines tels que les tyamotus ou les australes. Pour ma part, c’est une action légitime et mur. Je suis tout à fait D’accord avec leur demande.

  3. Pierre André
    24 janvier 2018 à 18h29 — Répondre

    si j’ai bien lu, il ne s’agit pas de compétences nouvelles, mais d’adapter les compétences actuelles à la particularité des Marquises…

  4. TEIHO
    25 janvier 2018 à 10h39 — Répondre

    « Rejeter l’idée de séparatisme »c reconnaître une certaine réalité de la part des élus marquisiens,fo se rappeler que les Marquise avec une population de près de 10000 habitants c trè loin de la Métropole!et vous croyez qu’elle a les moyens de vous subventionner à volonté!on fait l’autruche là!La France,bien que puissance nucléaire,est aussi un pays endetté qui peine à aider ses communes chez elle!faute de moyens des écoles se ferment,des hôpitaux sont déplacés,des entreprises décentralisées,etc..des villes se meurent quoi!et la population y est bien plus nombreuse!la France cherche par tous les moyens à faire des économies par des réformes très souvent impopulaires,des restrictions budgétaires sont opérées et nos élus parlementaires tout com les maires de France doivent se battre pour obtenir ou garder les aides de l’ETAT,etc.si la Calédonie et ses provinces ont pu avoir un statut particulier c o prix de remous sociaux-politiques.Et si les Marquises réclament cette séparation de Tahiti,ça ne pe que alléger le Pays et le portefeuille des iles-sous-le-vent qui supportent le prix exorbitant des vols aériens dans nos îles par exemple.Comment?les vols dans les îles éloignées genre justemen Tuamotu ou Marquisent peinent à se remplir régulièrement,ces lignes ne sont pas suffisammen rentables,le carburant étant extrêmement couteux,ce sont les raromatai qui paient pour équilibrer on va dire!alors,cette « animosité » (ça c mon constat)mon constat envers Tahiti et ses élus vo peutêtr mieux pas l’entretenir!de plus vos poissons,fruits,légumes coûtent même plus chers que les importés,sont pas toujours bio,et j’en passe!Le Président Fritch essaie tant bien que mal dé préserver cette unité qui fait que la POLYNESIE c toutes ces îles dont fait partie les Marquises!y a cet attachement affectif,culturel! après s’ils veulent s’en détacher…fo regarder aussi les reportages où les français(pas les immigrés ou autres) vivent dans des conditions sociales! dramatiques malgré la beauté de leur pays,ici chez nous ,on a pas les hivers,les impôts en tout genre,les péages,etc…!j’irai jusqu’à dire qu’en Polynésie se comporte com des enfants gâtés,pourris,qui gaspillent énormément,qui gèrent mal leur budget…A part ça,fo faire un tour à DUBAI,dès fois qu’un prince des émirats arabes…

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