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La Protection judiciaire de la jeunesse en mal d’éducateurs

Alors que la délinquance des mineurs augmente en Polynésie, la direction de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) va perdre la moitié de ses éducateurs spécialisés d’ici la fin de l’année 2015. Les contrats à durée déterminée (CDD) de huit agents sur seize ne peuvent plus être renouvelés pour que la PJJ reste en conformité avec le droit du travail.

La situation va devenir « catastrophique », glissait-on la semaine dernière au palais de justice. D’ici la fin de l’année 2015, la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) va perdre la moitié de ses éducateurs spécialisés. Les contrats à durée déterminée (CDD) de huit des seize agents en poste dans ce service d’Etat chargé de l’accompagnement des mineurs délinquants ne seront pas renouvelés dans les six prochains mois. Une situation qui inquiète tout particulièrement les deux juges pour enfants de Papeete qui ont alerté leur hiérarchie. Les éducateurs spécialisés sont en effet chargés de mettre en application les mesures judiciaires prises contre les mineurs délinquants par ces mêmes juges.

Un problème de titularisation

Selon nos informations, le Trésor public a demandé à ce que ces huit contrats précaires ne soient pas renouvelés, puisque les éducateurs occupent des postes « permanents ». Toujours d’après nos informations, la directrice de la protection judiciaire de la jeunesse, Sonia Joachim-Arnaud, souhaite directement passer ces contrats en CDI sans concours. Problème, il serait mal venu pour l’Etat d’intégrer des agents non titulaires dans son administration sans organiser de concours, alors même que le Pays s’efforce de ne plus « cédéiser » ses agents. Nouveau problème, l’organisation d’un tel concours demande du temps. Six mois, d’après nos sources. Du temps dont ne dispose pas la PJJ puisque ses contrats arrivent à terme avant décembre prochain. Jointe par Radio 1, la directrice de la PJJ a refusé de répondre à nos questions, précisant juste que des « démarches sont en cours pour remédier à cette situation et stabiliser les effectifs ».

La délinquance des mineurs augmente en Polynésie

Les mineurs représentaient 15,7% des 8 692 délinquants mis en cause par la justice ou la police en 2014. Un chiffre en hausse de 1,71% par rapport à 2013, uniquement sur les délits commis par les mineurs. Si cette augmentation est relativement faible, elle a tout de même suscité l’inquiétude du président de la commission des Lois, Jean-Jacques Urvoas, dans son dernier rapport consacré à la Polynésie en 2015. Le parlementaire pointait l’absence de structure capable de prendre ces mineurs en charge : Pas d’établissement pénitentiaire dédié, de centre d’éducation fermé ou de centre d’éducation renforcé en Polynésie. « Une vraie difficulté soulignée par tous les acteurs de la chaîne pénitentiaire », précise Jean-Jacques Urvoas dans son rapport.

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2 Commentaires

  1. simone grand
    30 juillet 2015 à 7h44 — Répondre

    Eh oui pai,
    avec l’habituelle dédinvolture hautaine de certains des notres ayant dirigé le secteur social, les représentants métropolitains compétents de la formation des moniteurs et de celle continue des professionnels furent remerciés de manière discourtoise et idiote.

  2. Marc CIZERON
    30 juillet 2015 à 18h32 — Répondre

    Au lieu de recruter des éducateurs qui ne seront jamais suffisants et vous expliqueront qu’ils doivent encore et encore voir leurs effectifs renforcés et de poursuivre sans se poser de question la fuite en avant dans ce type de société absurde et sans projet, il vaudrait mieux se demander pourquoi sur de si petites îles aussi peu peuplées, la délinquance des jeunes est si importante et trouver la réponse pour remédier au problème…
    Marc CIZERON (Manille, PHILIPPINES)

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