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Pharmacie de Bora Bora : le Pays fera appel pour le « cas Cojan »… et changera la loi pour la suite

Le ministre de la Santé a annoncé que le Pays ferait appel de la décision du tribunal administratif d’annuler, pour la troisième fois, l’autorisation accordée à Teano Cojan pour ouvrir une officine à Amanahune, dans le sud de l’île. Cédric Mercadal estime aussi que les différentes décisions de justice dans cette affaire ont de quoi motiver une révision de la règlementation, pour permettre à l’avenir aux jeunes Polynésiens formés de s’installer plus facilement.

Lire aussi : L’autorisation de la phramacie de Teano Cojan de nouveau annulée

« La sentence est tombée… Nous avons perdu, lui a tout gagné. » C’est par ces mots, et des remerciements aux nombreuses personnes qui lui ont manifesté leur soutien ces dernières semaines, que la pharmacie Te Ora de Bora Bora a annoncé sa fermeture, « d’ici quelques jours ». Une conséquence de la décision du tribunal administration d’annuler, pour la troisième fois consécutive, l’autorisation d’ouverture de la deuxième officine de l’île qui avait été réaccordée par le Pays à Teano Cojan. Tout n’est pas complètement perdu pour le jeune docteur polynésien, puisque le ministre de la Santé a annoncé hier soir sur le plateau de TNTV que le Pays ferait appel de cette décision. Le « cas Cojan » était déjà remonté en cour administrative d’appel de Paris une première fois après une annulation par le tribunal de Papeete. Sans succès. Quel que soit l’argumentation développée, les juges semblent constants dans l’idée que l’installation de son officine à moins de 5 km de la pharmacie Lafayette du Dr Loyer, qui menait le dernier recours, est contraire à la réglementation actuelle.

Tant pis si cet appel se solde par un nouvel échec. Le gouvernement a bien l’intention de prouver qu’il « veut soutenir l’intégration de tous les Polynésiens qui sont partis faire de longues études ». « On veut favoriser au maximum leur retour au fenua, c’est le cas pour tous nos Polynésiens qui veulent se réinstaller sur notre territoire, surtout dans le domaine de la Santé », précise Cédric Mercadal. Dans le même temps, le ministre estime que ces complications, et les précisions apportées par les juges sur l’application de loi, doivent inviter à d’autres réflexions, indépendamment du cas de Teano Cojan. « Il faut veiller à faire évoluer notre règlementation pour permettre les installations de tous les Polynésiens plus tard », reprend le responsable.

La règlementation sur les pharmacies avait été revue au travers d’une loi du Pays en 2019, entre autres pour abaisser le seuil de création de ces officines à une pour 5 000 habitants, contre 7 000 auparavant. Des pharmacies supplémentaires avaient ainsi pu ouvrir à Arue, Hitia’a o te Ra, Teva i Uta et Papara. Bora Bora attend toujours la sienne. Une des difficultés dans le texte actuel réside dans l’estimation de la population, qui ne s’appuie que sur les résidents permanents et pas sur la population scolaire, touristique, les déplacements de population à des fins professionnelles ou sur la localisation des cabinets médicaux. La loi et ses arrêtés d’applications contraignent aussi à une analyse stricte des populations par commune et par quartier, ce qui n’est pas, pour certains commentateurs, le critère le plus pertinent.

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