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La rentrée du Medef marquée par la démission annoncée de Macron

Jouy-en-Josas (France) (AFP) – Le Medef ouvre mardi sa 18ème université d’été, une édition qui veut cette année s’immiscer dans le débat électoral, à neuf mois de la présidentielle, et qui sera largement marquée par la démission annoncée du ministre de l’Économie Emmanuel Macron.

Quelques heures avant l’ouverture de ce grand raout de deux jours, M. Macron, attendu mercredi devant les entrepreneurs réunis sur le campus d’HEC à Jouy-en-Josas (Yvelines), a annoncé devant ses collaborateurs qu’il allait présenter sa démission à François Hollande. Selon plusieurs médias, il la présentera formellement au chef de l’État vers 15H00.

Sa venue mercredi reste pour l’heure maintenue, a indiqué à l’AFP un porte-parole du Medef, qui attendait d’avoir plus d’informations.

Le patron des patrons Pierre Gattaz a réagi à l’antenne de RTL à cette démission annoncée en regrettant un ministre de l’Économie qui « connaissait l’entreprise, connaissait le numérique (…) la globalisation » et en souhaitant un nouveau ministre « avec au moins ces qualités-là ».

M. Macron, qui entretient les doutes sur ses ambitions présidentielles, avait suscité la polémique lors de la précédente édition de l’université d’été du Medef, en critiquant les 35 heures et en égratignant la gauche.

Outre M. Macron, plusieurs candidats à la présidence se presseront sur le campus d’HEC pour courtiser les entrepreneurs, principalement à droite. Dès mardi, l’ex-Premier ministre François Fillon, qui défend le programme le plus libéral, prendra la parole lors d’une « plénière politique ».

Nicolas Sarkozy et Alain Juppé s’exprimeront mercredi, sans se croiser. L’ex-président, qui a officialisé sa candidature à la primaire la semaine dernière, n’était plus venu au rendez-vous annuel du Medef depuis 2007, année de son élection. Le maire de Bordeaux, présent en 2013 et 2014, est quant à lui un habitué de l’événement.

Les patrons présents à Jouy-en-Josas pourront aussi entendre Bruno Le Maire, Rama Yade, ou encore Jean Lassalle, député des Pyrénées-Atlantiques. A gauche, Marie-Noëlle Lienemann, représentante de l’aile gauche du PS, est notamment attendue.

– « Plus loin dans les réformes » –

« L’université d’été sera moins orientée sur l’actualité, les réformes qui se font ou qui ne se font pas, pour se concentrer sur la pédagogie des grands enjeux que l’on souhaite voir aborder lors de la campagne présidentielle », a expliqué M. Gattaz, dans un entretien aux Échos.

Alors que le pays peine à sortir du marasme économique, « les candidats à la présidentielle devraient avoir un objectif et un seul: retrouver une croissance forte et le plein emploi », a plaidé M. Gattaz. « Quand je dis forte, c’est une croissance durablement au-delà des 2%, idéalement à 3%, et un taux de chômage ramené à 6% », a-t-il précisé.

Le chef du Medef fixe pour objectif la création de deux millions d’emplois lors du prochain quinquennat. Il avait déjà promis au début du mandat de François Hollande la création d’un million d’emplois, en échange du pacte de responsabilité, un vaste dispositif d’allègements de charges pour les entreprises devant peser à terme 41 milliards d’euros par an, mais cet objectif n’a pas été atteint. 

« Le pacte de responsabilité commence à fonctionner, nous avons crée 150.000 emplois l’année dernière dans les entreprises françaises », a assuré mardi sur Europe 1, M. Gattaz, appelant à ne « pas rester au milieu du gué ». 

Impôt sur les sociétés, impôt sur la fortune, 35 heures, compte pénibilité… Les deux jours de débat seront l’occasion, pour les prétendants à la présidentielle, de préciser les réformes qu’ils entendent mettre en œuvre. 

Les candidats de droite « convergent vers un certain pragmatisme et font tomber une série de tabous », tels que la suppression de l’ISF (Impôt sur la fortune) ou la baisse des charges des entreprises, s’est félicité dans Les Échos M. Gattaz.

Mais des « totems » sont aussi « tombés » à gauche, observe-t-il. Le quinquennat « aura permis de révéler le rôle fondamental de l’entreprise, d’assumer l’importance d’une politique de l’offre. C’est une mue idéologique majeure pour la gauche », juge M. Gattaz, qui estime toutefois que M. Macron « aurait pu aller plus loin dans les réformes depuis deux ans ».

Pierre Gattaz, président du Medef, inaugure l'université d'été de son organisation patronale, le 27 août 2014 à Jouy-en-Josas. © AFP

© AFP/Archives ERIC PIERMONT
Pierre Gattaz, président du Medef, inaugure l’université d’été de son organisation patronale, le 27 août 2014 à Jouy-en-Josas

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