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La Russie frappe les jihadistes en Syrie depuis l'Iran

Moscou (AFP) – Des bombardiers russes ont frappé mardi pour la première fois des positions jihadistes en Syrie en décollant d’un aérodrome en Iran, un pas supplémentaire dans la coopération militaire entre les deux principaux soutiens du régime de Damas.

Le ministère russe de la Défense a annoncé que des bombardiers Tu-22M3 et Su-34 avaient décollé de la base militaire de Hamedan, dans le nord-ouest de l’Iran, pour frapper en Syrie des positions du groupe État islamique (EI) et du Front al-Nosra (aujourd’hui Front Fateh al-Cham après avoir renoncé à son rattachement avec Al-Qaïda).

Ces frappes ont permis, selon le ministère, la destruction de « cinq grands dépôts d’armes et de munitions » et de camps d’entraînement à Deir Ezzor, Saraqeb dans la région d’Idleb et à Al-Bab, une ville tenue par l’Etat islamique dans la région d’Alep.

Les avions russes ont également frappé trois centres de commandement dans les régions de Jafra et Deir Ezzor, éliminant « un grand nombre de combattants », selon le communiqué.

C’est la première fois que la Russie utilise un pays tiers pour mener des frappes en Syrie depuis le déclenchement de sa campagne militaire, il y a près d’un an.

L’annonce de ces frappes a été précédée par la visite lundi à Téhéran du vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, qui a été reçu par le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif pour évoquer notamment le conflit syrien.

– ‘Coopération’ avec les USA –

La Russie et l’Iran sont les deux grands alliés du régime syrien de Bachar al-Assad, qu’ils soutiennent politiquement, financièrement et militairement contre les groupes rebelles et les jihadistes.

Pour Moscou, ce soutien militaire a débuté fin septembre 2015 avec une campagne de bombardements aériens en soutien aux troupes syriennes, qui a permis aux forces de Bachar al-Assad de reprendre du terrain et notamment la cité antique de Palmyre aux jihadistes.

La Russie intervenait jusque-là surtout depuis l’aérodrome militaire de Hmeimim, dans le nord-ouest de la Syrie, ou via des frappes depuis des navires en mer.

Des bombardiers stratégiques Tu-22M3 partis de Russie avaient déjà frappé la Syrie mais la base de Hamedan, situé à moins de 1.000 km de la frontière syrienne, réduit considérablement leur temps de vol.

Après plusieurs mois de frappes aériennes, le président Vladimir Poutine avait annoncé en mars le retrait de la majeure partie du contingent russe de Syrie. Mais la Russie y garde des installations et des hommes et continue ses bombardements en soutien aux troupes syriennes.

Une source militaire a en outre révélé lundi à l’agence de presse russe Interfax que Moscou avait demandé à l’Iran et à l’Irak la permission de faire voler des missile de croisière à travers leur espace aérien.

Le ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou, a affirmé lundi que Moscou et Washington étaient proches d’un accord sur une coopération militaire à Alep, ville-clé du conflit syrien où s’affrontent âprement les forces de Damas et les rebelles. Cette information n’a pas été confirmée par les Etats-Unis.

M. Choïgou n’a pas précisé les modalités de cette coopération mais un haut-diplomate russe, Alexeï Borodavkine, a indiqué à l’agence Interfax qu’il pourrait s’agir de livraison d’aide humanitaire commune et d’un accord sur la distinction entre groupes rebelles « modérés » et jihadistes à Alep.

Des bombardiers à longue portée Tu-22M3 ont frappé "des cibles des groupes terroristes Etat islamique et Front Al-Nosra", ont indiqué les autorités russes. © AFP

© AFP/Archives STR
Des bombardiers à longue portée Tu-22M3 ont frappé « des cibles des groupes terroristes Etat islamique et Front Al-Nosra », ont indiqué les autorités russes

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