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La santé dans le Pacifique à l’épreuve du climat, des lobbies et du manque de moyens

Le Dr Colin Tuikutonga, directeur général de la Communauté du Pacifique Sud ©Radio1/CP

La 13e réunion des ministres de la Santé des pays du Pacifique, placée sous le signe de l’impact du réchauffement climatique, s’est achevée jeudi. Ils constatent leur vulnérabilité et leur dépendance aux aides extérieures, et invitent leurs gouvernements respectifs à passer à l’action. La Polynésie, bien dotée en matière de santé, fait figure d’enfant gâtée parmi les pays insulaires.

Les ministres ont pris des résolutions pour sensibiliser le plus possible leurs gouvernements respectifs à l’influence du changement climatique sur la santé. Un changement qui affecte avant tout l’accès à une eau propre, particulièrement dans les îles isolées, avec des conséquences à craindre sur l’alimentation et l’hygiène des populations.

Les établissements de santé menacés par la montée des eaux

Autre urgence créée par le changement climatique, la préservation physique des installations de santé , comme l’explique le directeur général de la Communauté du Pacifique Sud, le Dr Colin Tuikutonga :

Les ministres ont également résolu de sensibiliser leurs gouvernants aux dangers des maladies non transmissibles, « avec leur cortège d’obésité, de diabète, de maladies cardiovasculaires », et aux « taxes comportementales, » même si en la matière, ce souhait du ministre de la Santé a connu récemment un revers chez nous. Le directeur de la CPS rappelle que 16 pays de la région sont déjà engagés sur cette voie :

La vaccination dépendante de l’aide internationale

« On a parlé de l’immunisation et de la vaccination, beaucoup de pays ont des difficultés avec l’organisation même de la vaccination, je pense particulièrement à la Papouasie- Nouvelle Guinée qui est un pays difficile par sa géographie, rapporte également le ministre de la Santé Jacques Raynal. D’autres pays, tout petits, ont des difficultés d’ordre financier pour l’achat des vaccins. L’OMS aide déjà, avec des fonds dédiés, et puis surtout la Communauté du Pacifique Sud qui, elle, aide plus en termes d’aides techniques, avec des spécialistes administratifs pour l’organisation des systèmes de santé, et des spécialistes médicaux qui viennent faire des études sur la façon dont on pourrait prendre en charge un certain nombre de pathologies. »

Face à ces besoins financiers croissants, tous les responsables de santé présents se sont déclarés très heureux de la participation à cette réunion, pour la première fois, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande, qui restent avec la France les premiers donateurs d’aides aux développement dans la région. Le Dr Tuikutonga rappelle également, à juste titre, que ces pays non plus ne sont pas à l’abri d’épidémies  – la dengue, par exemple, ou même la rougeole qui est réapparue en Nouvelle-Zélande.

Mieux utiliser les capacités des infirmiers

Autre sujet de cette réunion, la formation des personnels de santé. C’est d’ailleurs, depuis l’époque où il était ministre de la Santé en Éthiopie, le cheval de bataille du Dr Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS qui était présent à Tahiti.

Le projet d’Institut polynésien du cancer, bien accueilli par les pays voisins

Il a également été question du projet d’Institut polynésien du cancer. Reste à voir plus en détail quel type de coopération peut être mis en place, comme le rappelle Jacques Raynal.

Un tel projet n’est pas nouveau, se souvient le Dr Tukuitonga, mais a toujours buté sur le problème du coût, notamment pour les accompagnants. Mais, dit-il, « ce n’est pas parce que ça n’a pas marché jusqu’ici que ça ne marchera jamais. » Toutefois, la Polynésie est déjà engagée dans une coopération avec les pays du Pacifique. Jacques Raynal évoque l’exemple des îles Cook :

Jacques Raynal a pris pour les deux prochaines années la présidence de ce groupe, et il a proposé de créer un forum sur Internet, réservé aux participants, ministres de la Santé, ainsi que le Dr Kasai de l’OMS et le Dr Colin Tuikutonga de la Comunauté du Pacifique Sud, « de façon à alimenter le débat sur un certain nombre de points, notamment sur l’évolution des décisions qui ont été prises. »

 

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