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La tension monte chez les médecins libéraux

©Wallis Gleize

Ce matin, le Syndicat des médecins libéraux de Polynésie française tenait une conférence de presse pour dénoncer la loi du Pays concernant le médecin référent et le panier de soins.

« Nous voulons exprimer notre ras-le-bol », dit Didier Bondoux, président du Syndicat des médecins libéraux de Polynésie française. En cause, l’application de la loi de Pays officialisant le médecin référent, le parcours de santé et le panier de soins. Pour Didier Bondoux, cette loi est le symbole « du mépris des instances du Pays concernant la santé vis-à-vis du corps médical et paramédical dans son ensemble »

Pour rappel, afin de favoriser des stratégies de soins prenant en compte les données scientifiques et les besoins de maîtrise des dépenses de santé, la loi du Pays du 16 avril 2018 avait prévu des « paniers de soins » pour certains besoins médicaux.

En 2017, le Syndicat des médecins libéraux de Polynésie française avait déjà attaqué la réforme du gouvernement qui instaurait le médecin traitant, le parcours de soins et le panier de soins. Mais le Conseil d’État avait validé le panier de soins contre lequel s’élevaient les médecins et il a censuré la réforme du médecin, réforme dont laquelle les médecins traitants n’étaient pas opposés.

« Le patient n’existe plus »

D’après Didier Bondoux, c’est « un sentiment d’injustice » qui prend de l’ampleur parmi ses confrères. « C’est une loi anti-médecine privée ». D’autant plus que les médecins libéraux n’avaient pas vraiment besoin de cela, estime le docteur. « Nous sommes confrontés chaque jour à de nouvelles difficultés, mais avec le panier de soins, c’est encore pire », indique le président du syndicat. De plus, « Avec le panier de soins, le patient est complétement oublié », lâche le président de SMLPF.

Pour le médecin généraliste de Faa’a « le patient a une entité et sa spécificité sociale (…) nous voulons soigner un patient et non une maladie ». Une perception partagée par Michel Galtier, cardiologue à la clinique Cardella. « Ce système de panier de soins doit être supprimé ».

Par ailleurs, le SMLPF dénonce l’ambiguïté de ce système : « C’est un carcan administratif au quotidien ». Pour Didier Bondoux, le panier de soins est avant tout un inconvénient pour le médecin : « Cela limite le nombre de consultations à effectuer chez un patient et on a un délai imparti pour renvoyer ces feuilles de soins ».

Demande de revalorisation du tarif de la consultation

« Nous n’acceptons plus ce diktat de la CPS qui consiste systématiquement à imposer un avenant tarifaire à la convention individuelle annuelle (…) Nous voulons revenir à une convention collective » explique Didier Bondoux. Il évoque notamment le prix de la consultation, fixé à 3 600 Fcfp depuis une dizaine d’années, et qu’il voudrait voir revalorisée.

« Nous aurions aimé rencontrer la CPS afin de mettre en place une convention collective, regrette-t-il. On veut négocier avec des gens qui écoutent ». Mais alors pourquoi une telle attitude de la part de la CPS ? Didier Bondoux estime que la CPS cherche probablement à « dérembourser ».

 « Aujourd’hui, nous avons suffisamment attendu ». Pour Didier Bondoux, il faut à présent en discuter autour d’une table.

« Si nous ne sommes pas entendus, nous serons bien obligés de monter en puissance », prévient Didier Bondoux, qui n’exclut pas de mener des actions prochainement si aucune discussion n’est ouverte.

 

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