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La tension monte encore d'un cran entre l'Iran et les Etats-Unis

Téhéran (AFP) – La tension entre l’Iran et les Etats-Unis, déjà vive depuis l’arrivée de Donald Trump, est encore montée d’un cran jeudi: Téhéran a dénoncé comme « provocatrices » les mises en garde américaines sur son rôle « déstabilisateur » au Moyen-Orient.

La riposte aux avertissements du président américain et de son conseiller à la Sécurité nationale, Michael Flynn, est venue du porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Ghasemi.

« Les remarques faites par le conseiller à la Sécurité nationale du président américain Donald Trump sont sans fondement, répétitives et provocatrices », a -t-il déclaré, cité par l’agence de presse officielle Irna.

« A partir d’aujourd’hui, nous mettons officiellement l’Iran en garde », avait affirmé mercredi M. Flynn, qui avait aussi dénoncé « le comportement déstabilisateur » de l’Iran au Moyen-Orient, citant en particulier un récent tir de missile balistique par Téhéran.

Dans un tweet matinal dont il est coutumier, M. Trump a renchéri jeudi: « L’Iran a été formellement MIS EN GARDE pour avoir tiré un missile balistique. Il devrait remercier l’accord désastreux que les Etats-Unis ont conclu avec lui! ».

Le président américain fait référence à l’accord nucléaire conclu en 2015 entre Téhéran et six grandes puissances, qui a permis la levée d’une grande partie des sanctions internationales frappant l’Iran en échange de la limitation du programme nucléaire iranien.

Selon M. Ghasemi, qui n’a pas cité le nom de Donald Trump, les remarques de Michael Flynn interviennent « au moment où les efforts de la République islamique d’Iran dans la lutte contre les groupes terroristes au Moyen-Orient sont connus de tous ».

« Il est regrettable que l’administration américaine, au lieu d’apprécier la nation iranienne pour sa lutte sans relâche contre le terrorisme, aide en pratique les groupes terroristes en répétant les mêmes remarques sans fondement et en adoptant des mesures inadaptées », a ajouté le responsable iranien, citant l’interdiction temporaire d’entrée aux Etats-Unis des ressortissants de sept pays à majorité musulmane, dont l’Iran.

« Les politiques régionales de l’Iran sont absolument claires et transparentes: nous recherchons des relations amicales avec nos voisins basées sur le respect mutuel et la non ingérence dans les affaires intérieures de nos pays », a affirmé M. Ghasemi.

– « Ciel, terre et mer » –

La tension entre Téhéran et Washington, qui ont rompu leurs relations diplomatiques en 1980 au lendemain de la révolution islamique de 1979, s’est brutalement accentuée après l’investiture le 20 janvier de Donald Trump.

Outre le décret Trump anti-immigration, les sujets de tension portent sur l’avenir de l’accord nucléaire de 2015 et le programme iranien de missiles balistiques.

Le dernier test de missile, dimanche, reconnu par les autorités iraniennes dans le cadre de leur stratégie « défensive », a particulièrement provoqué la colère de Washington.

Mais le général Hossein Salami, numéro deux des Gardiens de la révolution, l’armée d’élite de l’Iran, a affirmé jeudi que non seulement l’Iran poursuivrait sa politique mais allait même l’accentuer.

« Le nombre de missiles de l’Iran, de vaisseaux de guerre, de lanceurs de missiles de défense, augmente chaque jour », a déclaré le général Salami, cité par les agences de presse Tasnim et Isna.

« Le ciel, la terre et la mer sont sous contrôle de cette nation (l’Iran). Ce n’est pas une terre où un étranger peut venir marcher avec de sinistres intentions », a-t-il ajouté lors d’une conférence à Kashan (nord).

En confirmant qu’un nouveau test de missile avait bien été effectué, le ministre iranien de la Défense, le général Hossein Dehghan, avait assuré mercredi qu’il n’était en contradiction ni avec l’accord nucléaire ni avec la résolution 2231 de l’ONU qui l’a entériné.

Cette résolution appelle l’Iran « à ne mener aucune activité liée à des missiles balistiques conçus pour emporter une tête nucléaire ».

Téhéran a toujours affirmé que ses missiles n’étaient pas conçus dans ce but.

Le président américain Donald Trump (g) et son conseiller à la Sécurité nationale Michael Flynn, le 21 décembre 2016 à Palm Beach en Floride. © AFP

© AFP/Archives JIM WATSON
Le président américain Donald Trump (g) et son conseiller à la Sécurité nationale Michael Flynn, le 21 décembre 2016 à Palm Beach en Floride

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