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La violence faite aux femmes de Polynésie discutée à l’Élysée

Présidente du Conseil des Femmes de Polynésie, Chantal Galenon a rencontré ce mardi, à l’Élysée, Brigitte Macron. L’occasion de la remercier d’avoir œuvré pour l’extension du centre d’accueil Pu o te hau. L’occasion, surtout, d’échanger sur la problématique des violences domestiques. La Polynésie fait partie des territoires les plus touchés de la République. Les explications de notre partenaire Outremers 360°.

Le 27 juillet dernier, le président de la République Emmanuel Macron annonçait à Papeete une subvention de 83,5 millions de francs au Conseil des Femmes de Polynésie, pour la réalisation d’un centre d’accueil, Te Pu O Te Hau, destiné aux femmes victimes de violence. « Ça a été une grande surprise et j’ai écrit un courrier de remerciement à Madame Macron en août, en lui disant que nous étions prêtes à venir si elle pouvait nous recevoir. Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi rapide », confie Chantal Galenon, réélue fin novembre à la présidence du Conseil des Femmes de Polynésie. Brigitte Macron, qui devait initialement se rendre en Polynésie française avec le chef de l’État, a, semble-t-il, été sensible à la cause portée par le collectif. Chantal Galenon n’avait pas hésité, en amont du déplacement, à l’inviter à visiter le centre d’hébergement d’urgence. « C’est une grande dame, très à l’écoute » poursuit Chantal Galenon à l’issue de son entretien, « j’ai été très émue par cet entretien, son comportement, sa simplicité ».

Outre des remerciements, Chantal Galenon et Brigitte Macron ont naturellement évoqué les violences faites aux femmes en Polynésie, mais aussi le ressenti des femmes face à la vaccination, et « de la problématique des enfants victimes de violences ». Dans son centre, le Conseil des Femmes de Polynésie accueille des mères victimes de violences, « cela veut dire que les enfants sont aussi victimes de violences ». « Elle m’a parlé de la mise en place d’un dispositif permettant de détecter toutes les formes de violence qui peuvent exister chez les enfants. Maintenant il faut que je voie avec le ministre de la Santé comment le mettre en place en Polynésie », explique la présidente du Conseil des Femmes.

« Dans notre centre, nous avons autant d’enfants que de femmes car les mamans qui viennent, viennent souvent avec leurs enfants » raconte encore Chantal Galenon. « Pour les garçons, nous ne pouvons pas les accueillir au-delà de 12 ans en raison des problèmes d’adolescence. Pour les jeunes filles, le centre de la femme aura une visée éducative pour toutes les jeunes filles pour comprendre la problématique des violences et travailler sur la bienveillance, le « mieux-être » ».

Autonomie financière des femmes victimes de violence

Autre sujet abordé, la question de l’autonomie financière des femmes victimes de violence et comment « davantage les protéger lorsqu’elles sont victimes de violence : que les services judiciaires soient plus présents et sensibles à ce phénomène ». Un sujet que Chantal Galenon évoquera aussi ce vendredi avec Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes, partenaire du Conseil des Femmes de Polynésie depuis 2018. La représentante des Femmes de Polynésie, qui est aussi élue à l’assemblée territoriale, a pour projet de préparer une loi de Pays permettant aux femmes battues de Polynésie de recevoir une aide financière, et entend s’appuyer sur les avocats de la Fondation des Femmes.

Concernant le futur centre d’accueil Pu O Te Hau, Brigitte Macron a proposé « de déléguer un de ses conseillers en Polynésie, début 2022, pour voir l’avancée des travaux du centre de la femme, assurant que s’il y a encore besoin de moyens financiers, il n’y aura pas de problème ». Sur le financement de ce centre, « les 700 000 euros, c’est la participation de l’État », qui s’ajoute aux 500 000 euros apportés par le gouvernement local. « Il nous reste la participation des mécènes, les fonds privés. Il nous reste à peu près 500 000 euros à trouver pour finaliser ce centre de la femme de Polynésie ».

Prochaine étape pour la présidente du Conseil des Femmes de Polynésie : préparer une visioconférence entre Brigitte Macron et les femmes du centre. « Elle voulait avoir un contact direct avec elles ». En attendant, Chantal Galenon évoquera également ce vendredi, avec Anne-Cécile Mailfert, l’organisation d’une Nuit des Relais en Polynésie, événement annuel dans l’Hexagone qui permet de lever des fonds reversés aux associations. Chantal Galenon entend bien adapter cette course à la culture polynésienne en mettant en avant, par exemple, les courses de pirogues traditionnelles.

Jean-Tenahe Faatau pour Outremers 360°

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