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L’Accord de l’Élysée voté mais moqué par l’opposition

Ce n’est que grâce aux élus de la majorité RMA que la délibération portant approbation de l’Accord de l’Élysée a été adoptée jeudi par l’assemblée de la Polynésie française. Les élus Tahoeraa et UPLD ont voté contre. Ils dénoncent « un accord de dupes », « un miroir aux alouettes destiné à berner les Polynésiens ».

Le ton est monté entre les élus de l’opposition et le vice-président du gouvernement, Teva Rohfritsch, lors de la discussion sur l’Accord de l’Élysée. Le débat virait même à la cacophonie quand la pause déjeuner a été décrétée. Mécontent de ne pas pouvoir prendre la parole avant la suspension de séance, le représentant UPLD, Vito Maamaatuaiahutapu, est monté sur son bureau. Malgré cette énergie déployée, l’opposition n’a pas pu contrer l’adoption par l’assemblée de la délibération portant approbation de l’Accord de l’Élysée : les 31 voix de la majorité RMA ont suffi face aux 26 voix de l’opposition.

Dans cet Accord de l’Élysée, le gouvernement Fritch et le gouvernement français fixent et compilent l’ensemble des engagements financiers, sociaux, culturels et environnementaux passés entre l’État central et la collectivité de la Polynésie française. En tout, soixante mesures sont proposées, et trois « ambitions prioritaires » définies : refonder le pacte républicain entre l’État et la Polynésie française, accompagner le développement économique et social, et offrir des conditions de vie plus favorables aux Polynésiens.

Pour l’UPLD, c’est un « simulacre d’accord », une « simple mise en forme » des engagements pris par l’ancien président François Hollande. Et pour la représentante Éliane Tevahitua, cet accord « n’a pas encore reçu l’aval formel du gouvernement ».

L’UPLD a donc voté contre la délibération. Le Tahoeraa s’est également opposé à cet « accord de dupes », comme le qualifie Teura Iriti. Les élus orange rejoignent les élus indépendantistes sur un point : « C’est une coquille vide, une simple déclaration d’intention, qui ne formalise pas d’engagements nouveaux de l’État », d’après Sandra Lévy-Agami. Plus grave encore pour les élus Tahoeraa, à leurs yeux, ce texte est « un renoncement au statut d’autonomie ».

Que l’UPLD s’oppose à l’adoption de la délibération, Teva Rohfritsch « s’y attendait », mais le vice-président se dit surpris de la position du Tahoeraa. « Cet accord consacre l’autonomie au sein de la République », affirme Teva Rohfritsch. Et il répond aux élus de l’opposition qui dénoncent un simulacre d’accord en affirmant qu’il n’y a pas que des dispositions connues, il y a aussi « de vraies avancées. »

L’Accord de l’Élysée est désormais « pleinement exécutoire », précise Teva Rohfritsch. « Par respect pour les institutions polynésiennes, le président Hollande a dit qu’il s’agissait d’une convergence de vues » quand il a signé l’accord avec Édouard Fritch en mars dernier, mais c’est bien l’accord qui a été validé. L’emploi du terme « convergence de vues » n’était donc qu’une simple « précaution », assure le vice-président.

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2 Commentaires

  1. Tico
    7 juillet 2017 à 10h04 — Répondre

    Certains écho font mention à travers cette notion de « renforcement de pacte républicain », d’un objectif final plus subtil vers les fondements « d’une pseudo départementalisation », face à certaines velléités autonomistes oranges, et d’une pierre 2 coups, museler les aspirations indépendantistes d’un référendum à la calédonienne. Ha, la politique c’est tout un art…LOL

    • Teiva
      10 juillet 2017 à 5h59 — Répondre

      Si c’était le cas se referendum aurait toutes les chances de passer car les aides sociales sont plus développées dans un contexte de « croissance négative » chère au tavini et de pauvreté endémique impossible à endiguer actuellement.

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