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« Laissons la Polynésie juger les affaires politiques »

Le procureur général près la cour d’appel de Papeete, Thomas Pison. © Radio 1

A l’occasion de la rentrée de la cour d’appel de Papeete, le procureur général, Thomas Pison, a accordé une interview à Radio 1 dans laquelle il balaie les sujets les plus brûlants de l’actualité judiciaire. L’occasion notamment de répondre aux conclusions du dernier rapport de la commission des lois du Sénat, pour assurer que les affaires politiques n’ont pas à être dépaysées hors de Polynésie.

La circulaire diffusée en mai 2017 par l’ancien Garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, est « toujours d’actualité » selon le procureur général près la cour d’appel de Papeete, Thomas Pison. Les violences intra-familiales et les conduites addictives sont « une vraie préoccupation » pour la société polynésienne.

« On voit moins de bleu au bord des routes »

La lutte contre la délinquance routière fait également partie des priorités listées par la circulaire Urvoas. Problème, la Polynésie a perdu un de ses deux escadrons de gendarmerie et a dû abandonner certaines actions en matière de sécurité routière. Le procureur général reconnaît qu’il y a aujourd’hui moins de gendarmes au bord des routes, mais indique qu’un « plan » a été redéfini pour s’attaquer aux spécificités de la délinquance routière en Polynésie.

« Pas d’augmentation constatée des cambriolages »

Le sujet de l’évolution des vols et cambriolages réapparaît régulièrement sur les réseaux sociaux, avec les plaintes et vidéos des victimes polynésiennes postées directement sur Facebook. Un bon indicateur du nombre de cambriolages est le nombre des affaires qui passent devant le tribunal correctionnel. Et pour l’année 2017, le procureur général affirme que le nombre des affaires est en « légère diminution ».

« Plus d’enquêtes, mais pas forcément plus d’Ice »

La multiplication des affaires de trafic d’Ice donne l’impression d’une explosion du trafic en Polynésie ces deux dernières années. Pour Thomas Pison, il y a surtout davantage d’enquêtes et des services de police, gendarmerie et douanes plus intéressés à ce phénomène. Mais cela ne veut pas dire qu’il y a plus d’Ice en circulation. Le trafic est « plus visible », mais rien n’indique que son développement ne soit pas antérieur à ces deux dernières années.

« Certains gros dossiers de cocaïne seront jugés en Polynésie »

Après une année 2017 marquée par un record des arraisonnements de voiliers chargés de cocaïne à destination de l’Australie, la Polynésie peut encore s’attendre à ce type de coups de filet ces prochaines années. « Il n’y a pas de raison que ces routes s’arrêtent du jour au lendemain », indique le procureur général. La différence aujourd’hui, c’est qu’en accord avec la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Paris, la juridiction polynésienne pourra juger et condamner les affaires les plus « simples ».

« Aucune difficulté pour juger les affaires politiques »

Le dernier rapport de la commission des loi du Sénat, consacré à la Polynésie française, recommandait le dépaysement des affaires impliquant des personnalités politiques, en raison de la pression, notamment médiatique, exercée sur les magistrats pour ce type de dossier dans une petite collectivité insulaire. Une « proposition surprenante », pour le procureur général, qui assure n’avoir jamais entendu parler de difficultés spécifiques à juger ce type d’affaires en Polynésie.

« Le transfert entre Nuutania et Papeari continue »

Le transfert des détenus de la prison de Nuutania à Faa’a vers la nouvelle prison Tatutu de Papeari se poursuit, mais n’est pas encore terminé. La prison de Papeari compte aujourd’hui 277 détenus pour 410 places. Celle de Nuutania en compte encore 229 pour 165 places théoriques.

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1 Commentaire

  1. MDR
    29 janvier 2018 à 18h34 — Répondre

    Laissez-nous juger, comme avec Loyant ∴ 😉

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