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L’allocation Cotorep va être étendue aux salariés handicapés

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Le Pays a annoncé dimanche vouloir améliorer l’insertion professionnelle des personnes handicapées, en maintenant en partie l’allocation de la Cotorep aux personnes qui décrochent un travail. Actuellement, sur les 12 300 personnes reconnues handicapées auprès de la Cotorep, moins de 100 ont un emploi, d’après le ministère de la Santé.

Le président du Pays, Édouard Fritch, l’a mentionné dans son discours prononcé à l’occasion de la Journée internationale des personnes handicapées, célébrée le 3 décembre : une refonte du système d’allocations est en cours, dans le but de favoriser l’insertion des travailleurs handicapés. Tumata Helme, conseillère technique en charge de la Solidarité au sein du ministère de la Santé, travaille sur ce « chantier énorme » depuis février dernier. Elle explique qu’aujourd’hui, quand une personne handicapée dispose de ressources supérieures à 80 000 Fcfp, elle perd son allocation adulte handicapée, qui peut atteindre 70 000 Fcfp. Pour beaucoup, travailler ne vaut donc pas le coup, souligne Tumata Helme.

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Le Pays veut donc faire en sorte que les travailleurs handicapés gagnent plus, en leur permettant de cumuler leur salaire et une partie de leur allocation. Pour cela, il faut remanier tout le système de distribution des aides. Le ministère de la Santé travaille avec le ministère du Travail, mais aussi avec la CPS, chargée d’estimer le coût de la mesure. Il faut prendre en compte tous les niveaux de handicap, ainsi que la question des ressources des personnes concernées. Pour le moment, le gouvernement n’a pas décidé s’il ajoutera un avantage financier incitatif seulement pour les travailleurs ou pour les stagiaires handicapés également.

Tumata Helme ne peut donc pas, pour le moment, chiffrer le montant de cette réforme. Elle avance d’autres chiffres : il y a aujourd’hui 12 300 personnes reconnues handicapées au fenua, soit environ 4% de la population. Et parmi elles, moins d’une centaine travaillent. Elles exercent principalement des activités d’accueil, rapporte Tumata Helme. Si les travailleurs handicapés insérés sont si peu nombreux, ce n’est pas dû à un manque de volonté des entreprises, affirme la conseillère technique du ministère de la Santé.

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Tumata Helme fait référence à l’obligation qu’ont les  établissements publics ou privés employant plus de 25 salariés d’embaucher des travailleurs handicapés à hauteur de 4% de leur effectif salarié, ou de 2% pour les entreprises de plus de 50 salariés. Les employeurs qui ne remplissent pas cette obligation doivent s’acquitter d’une contribution aux Fonds d’insertion professionnelle des travailleurs handicapés (FIPTH).

La réforme doit permettre d’inciter les entreprises à faire appel à des travailleurs handicapés plutôt que de verser la contribution. Le Pays espère présenter son projet au début de l’année prochaine. Comme il s’agit d’une délibération, le texte sera examiné à l’assemblée de la Polynésie française.