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L'Amérique attend impatiente le premier débat présidentiel Trump-Clinton

Washington (AFP) – Les Américains ne les aiment ni l’un ni l’autre, mais attendent lundi avec impatience le premier débat présidentiel entre Hillary Clinton et Donald Trump, alors que les sondages restent extrêmement serrés à six semaines du scrutin du 8 novembre.

Ce combat au sommet qui commence à 21h00 (01h00 GMT mardi) promet des records d’audience, en raison des personnalités des deux candidats, qui ne pourraient pas être plus différents.

Côté démocrate, Hillary Clinton, 68 ans, ancienne secrétaire d’Etat et ancienne sénatrice, hyper-expérimentée, connaît ses dossiers sur le bout des doigts mais peine à susciter l’enthousiasme et à convaincre de son honnêteté. Elle s’est minutieusement préparée.

Côté républicain, Donald Trump, 70 ans, milliardaire ancienne star de télé-réalité, populiste excessif et impulsif qui n’a jamais eu de mandat électif, se présente comme un outsider. Il s’est préparé, mais sans excès. 

La campagne de Mme Clinton, qui aspire à devenir la première femme présidente de l’histoire américaine, s’est inquiétée dimanche d’un « double standard » lors de ce débat qui se tiendra près de New York, à l’université Hofstra. Selon de nombreux experts, la barre est plus haute pour elle.

« C’est un défi pour elle, car Donald Trump dit des choses qui ne sont pas vraies », a déclaré le président de sa campagne John Podesta dimanche sur NBC.

« Tout ce que nous demandons, c’est que si Donald Trump ment, cela soit souligné », a enchéri sur la chaîne ABC Robby Mook, son directeur de campagne, estimant que Mme Clinton ne pouvait pas à la fois « faire la police » et présenter sa vision de l’avenir. Pour appuyer ses dires, la campagne a publié plusieurs pages de mensonges attribués à Donald Trump.

Mais le milliardaire républicain a déjà fait savoir que le modérateur Lester Holt, journaliste respecté qui présente le journal du soir sur NBC, n’était pas là pour ça. 

« Il doit être un modérateur. Si elle fait une erreur ou je fais une erreur, nous nous en occuperons », avait-il déclaré jeudi, dénonçant des « pressions » sur Lester Holt.

– Tension autour des invités –

La tension entre les deux camps est encore montée d’un cran ce week-end, autour du choix de leurs invités dans la salle. 

Le camp Clinton a invité l’homme d’affaires Mark Cuban, propriétaire de l’équipe de basket des Dallas Mavericks, très critique envers le candidat républicain. M. Cuban s’est vanté sur Twitter d’avoir une place au premier rang.

Donald Trump a riposté, affirmant qu’il était prêt à inviter Gennifer Flowers, une ancienne maîtresse de Bill Clinton.

« Si cet idiot de Mark Cuban du (show de télé-réalité) raté Benefactor veut s’asseoir au premier rang, peut-être que je mettrai Gennifer Flowers juste à côté de lui », a tweeté M. Trump. 

L’intéressée a fait savoir qu’elle y était prête.

« Que Donald Trump passe des heures avant ce débat sur ce genre de choses montre quel genre de leader il serait », s’est insurgé sur CNN Robby Mook, qui y a vu la preuve d’une inaptitude à être président.

Le colistier de M. Trump, Mike Pence, a ensuite cherché à calmer le jeu, affirmant lors des émissions politiques dominicales que Gennifer Flowers n’avait pas été invitée.

Donald Trump « a voulu rappeler aux gens qu’il savait rendre les coups », a expliqué sa directrice de campagne, Kellyanne Conway, s’amusant de ce que la campagne Clinton ait été « facilement appâtée ».

Le moindre dérapage, la moindre faiblesse risquent de peser lourd dans ce débat, dans une campagne extrêmement polarisée où les attaques ont souvent remplacé la substance. 

Mme Clinton devra prouver, au-delà de son expérience, qu’elle est digne de confiance. Donald Trump devra prouver qu’il a le caractère nécessaire, qu’il peut être présidentiel. Objectif premier de ses conseillers: qu’il reste calme.

Le débat lundi dure 90 minutes et est organisé autour de trois thèmes: la « direction de l’Amérique, atteindre la prospérité, et assurer la sécurité », 30 minutes étant consacrées à chacun de ces thèmes.

Un sondage Washington Post/ABC News dimanche donnait les deux candidats dans la marge d’erreur, avec 46% des intentions de vote pour Mme Clinton et 44% pour Donald Trump dans un match à 4 incluant les deux autres petits candidats, et 49%-47% si on ne les prend pas en compte.

Deux autres débats sont prévus les 9 et 19 octobre, animés par d’autres modérateurs.

Le candidat républicain à la Maison Blanche Donald Trump, le 24 septembre 2016 à Roanoke en Virginie. © AFP

© AFP MANDEL NGAN
Le candidat républicain à la Maison Blanche Donald Trump, le 24 septembre 2016 à Roanoke en Virginie

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