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L’arrestation du Dr Théron « n’a rien à voir avec son activité de médecin », affirme le procureur


Devant l’émoi provoqué par l’arrestation du Dr Jean-Paul Théron, ce matin, le procureur de la République Hervé Leroy a lu un communiqué devant la presse ce lundi après-midi. Il y confirme que le médecin avait été placé en garde à vue pour des faits de violence et d’outrage, et pas pour son lien avec le centre médical de Paea.

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Pas de réponse aux questions, mais une simple déclaration pour « couper court à certaines informations erronées ». Hervé Leroy n’a pas délaissé, ce lundi après-midi, ses habitudes de communication minimale. Et ce même si la procédure entourant le Dr Jean-Paul Théron a suscité une avalanche de contestations et de commentaires ces derniers jours. Le procureur de la République s’est limité à la lecture d’un communiqué, dans la salle du tribunal cet après-midi. Il y confirme que la brigade de recherche de la gendarmerie a interpellé ce matin le médecin dans le cadre d’une procédure ouverte pour « violence volontaire sur personne chargée d’une mission de service public, avec arme par destination » et « d’outrage sur personne dépositaire d’une autorité publique », à savoir des gendarmes de la brigade d’Arue.

Des faits qui sont intervenus, comme nous le précisions ce lundi matin, entre jeudi et samedi de la semaine passée. « Jeudi dernier, un clerc d’huissier s’est présenté au domicile de Mr Théron pour lui signifier des actes, dans le cadre de sa fonction d’auxiliaire de justice » explique le procureur, qui ne rentre pas dans le détail de ces « actes ». Il s’agit en fait d’une remise de documents en rapport avec une affaire distincte, instruite par la chambre disciplinaire du conseil de l’ordre des médecins, et se basant sur une plainte du Pays datant de décembre, et dans laquelle le Dr Théron est accusé de diverses infractions à la déontologie et à la réglementation médicale. « D’après ses déclarations, il aurait été agressé verbalement et physiquement par M. Théron qui lui aurait jeté un objet métallique lourd, reprend Hervé Leroy. Ce clerc d’huissier a subi une incapacité de travail totale de huit jours et a été particulièrement choqué psychologiquement ». Des faits contestés par Jean-Paul Théron, mais qui, suite à la plainte de l’auxiliaire de justice, ont donné lieu à une convocation devant un officier de police judiciaire. « Samedi, les gendarmes en charge de l’enquête se sont présentés à son domicile afin de l’inviter à se présenter dans leurs locaux pour être entendu, pointe le procureur. Ils ont été agressés verbalement, et ont été outragés par M. Jean-Paul Théron. »

« Il est bien évidemment présumé innocent »

Ce sont ces faits qui ont motivé les tentatives d’interpellation de dimanche, à son domicile de Arue, dont il était absent. Puis l’interpellation de lundi matin à Paea. « Je tiens à souligner qu’en aucun cas M. Théron ne fait l’objet de cette procédure judiciaire que je diligente, pour des faits liés à son activité de médecin, précise le responsable du parquet de Papeete. Il est tout simplement objet de cette procédure en raison des infractions de droit commun qui ont été dénoncées ». Si les violences volontaires aggravées qui lui sont reprochées sont punies par un maximum de 5 ans d’emprisonnement, et 89000 francs d’amende, « il est bien évidemment présumé innocent ».

Le procureur précise que le Dr Théron, placé en garde à vue, « a bénéficié de l’ensemble de ses droits » et a « bien évidemment fait l’objet d’un examen médical » au CHPF. Mais le procureur ne répondra pas aux questions sur le déroulé de l’arrestation de ce matin – dont les images ont choqué beaucoup de Polynésiens – ni sur la proportionnalité de la réponse judiciaire à cette affaire.

 

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