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L’Australie modifie son hymne pour les peuples aborigènes

L’Australie a décidé de changer son hymne national, « Advance Australia Fair », et de remplacer « nous sommes jeunes et libres », par « nous sommes unis et libres ». Une façon pour le gouvernement australien de reconnaître l’histoire des peuples aborigènes, encore marquée par le passé colonial qui pèse dans les rapports sociaux dans le pays. Pour David Camroux, professeur à Sciences Po Paris, « cette reconnaissance du peuple aborigène s’inscrit dans le sens de l’histoire ».

L’hymne australien fait peau neuve. Le gouvernement australien a changé jeudi 31 décembre un mot de l’hymne national afin de mieux reconnaître le rôle, la culture et l’histoire des peuples aborigènes au sein du pays. La seconde phrase de l’hymne Advance Australia Fair (Avance belle et juste Australie), «nous sommes jeunes et libres», est remplacée par «nous sommes unis et libres», a annoncé le premier ministre Scott Morrison. Cette modification « n’enlève rien, mais je crois qu’elle ajoute véritablement » du sens au texte, a expliqué le Premier ministre.

Rappelons que « Advance Australia Fair » est l’hymne officiel de l’Australie depuis 1984 dans sa forme actuelle. Mais son histoire est bien plus longue que cela. Composé et écrit en 1878 par Peter Dodds McCormick, il comportait alors quatre couplets. Il fut choisi comme hymne une première fois en 1974 avant que le « God Save the Queen » ne soit réinstauré en 1976. C’est donc finalement le 19 avril 1984 que la version définitive de « Advance Australia Fair », avec deux couplets, est officiellement déclaré hymne national, le « God Save the Queen » étant alors proclamé hymne royal.

« Cette reconnaissance progressive du peuple aborigène va dans le sens de l’histoire, c’est la plus vieille culture du monde qui est reconnue dans un des pays les plus jeunes au monde », explique David Camroux.

 

« Justice For George Floyd » et cause aborigène, même combat

Il y a plusieurs mois, des manifestations dans plusieurs villes australiennes ont demandé de mettre un terme aux décès d’Aborigènes lors d’interpellations policières. Plus de 400 sont morts dans ces conditions au cours des trente dernières années. « Les aborigènes sont largement surreprésentés dans la population carcérale », note David Camroux. Aucune poursuite n’a été engagée malgré des dizaines d’enquêtes et, parfois, des vidéos pour étayer les accusations de mauvais traitements. Des manifestants avaient également brandi des banderoles proclamant « Je ne peux plus respirer », en référence à George Floyd, un Américain noir âgé de 46 ans asphyxié par un policier blanc à Minneapolis dont la mort a déclenché un mouvement de protestation historique qui a débordé des frontières de son pays.

Les aborigènes sont environ 500.000 en Australie et représentent 2% de la population.

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1 Commentaire

  1. simone Grand
    4 janvier 2021 à 7h39 — Répondre

    A mon avis, ce n’est pas la couleur de la peau qui dérange les envahisseurs blancs voleurs et pilleurs de terre, mais bien que les Aborigènes soient les véritables propriétaires de cette terre comme les Amérindiens le sont du continent américain. Il est étonnant aussi que le slogan « Black lives matter » soit né là où les envahisseurs blancs anglo-saxons protestants (Whasps) ont fondé une « nation nouvelle » curieusement considérée « démocratique » sur le principe: « Le seul bon Indien est un Indien mort ». La monstrueuse supercherie est d’avoir baptisé: Nouveau monde, le très vieux monde de peuples qui furent exterminés pour faire coller la réalité à cette notion fallacieuse. Une des nombreuses fake news jamais dénoncées qui construisent les discours mondiaux!
    Et David Camroux d’en rajouter en balayant d’un désinvolte revers idéologique la nation première à la « plus vieille culture du monde » en qualifiant les colonisateurs comme ayant fondé:  » un des plus jeunes pays du monde », gommant la spoliation et le génocide.
    Il est étonnant aussi que les descendants des esclaves noirs africains devenus américains de force, au Sud comme au Nord ignorent à ce point dans leurs discours les descendants des premiers habitants ethnocidés. Comme si l’existence même de ces premiers habitants gênait le discours somme toute facile de Blanc/ Noir.

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