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Le braqueur de la station Mobil est le fils de l’homme tué par un gendarme à Paea

© Petropol

Présenté lundi en comparution immédiate, le jeune braqueur de la station Mobil de Punaauia ce week-end n’est autre que le fils de l’homme tué par un gendarme au cours d’une intervention à Paea en 2017. Selon le rapport de la protection judiciaire de jeunesse, les récents délits commis par le jeune majeur sont directement liés à ce « deuil non élaboré ».

Arrêté samedi, le braqueur de la station Mobil de Punaauia a été présenté lundi au tribunal correctionnel de Papeete en comparution immédiate. Âgé de 18 ans, le jeune homme n’est autre que le fils du jardinier du musée de Tahiti et des îles, tué lors d’une rixe à Paea en avril 2017 par un gendarme qui avait confondu son taser avec son arme de service, comme révélé dans l’édition de La Dépêche de lundi.

A la demande du jeune prévenu, l’affaire a été renvoyée au 21 mars prochain le temps de préparer sa défense. Mais avant de statuer sur le maintien en détention du braqueur, le juge a brièvement évoqué le fond de l’affaire et la délicate personnalité du prévenu.

Sur le braquage en lui-même, c’est vêtu d’un  jogging et d’une capuche que le jeune homme a menacé le caissier de la station avec une carabine à air comprimée samedi à 0h41. Il s’est fait remettre les 20 000 à 30 000 Fcfp que contenait la caisse, avant de prendre la fuite. Le braqueur a été filmé par les caméras de surveillance et identifié sur une plage alentours par un témoin. Les gendarmes l’ont interpellé dans la journée du samedi. Ils ont retrouvé la carabine chez son oncle et ont obtenu des aveux complet du jeune homme. Celui-ci a expliqué qu’il était ivre, qu’il avait eu besoin d’argent et qu’il regrettait ses gestes. Il a aussi indiqué avoir rapidement dépensé le butin « craignant d’être retrouvé grâce à cet argent », a expliqué le président du tribunal.

« Je n’ai pas tué quelqu’un »

Mais c’est sur la personnalité du braqueur que le magistrat a surtout porté son attention. Le rapport du service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip) et de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) décrit le braquage comme un « incident de parcours en lien avec un deuil non élaboré ». Il évoque la mort du père du prévenu comme étant un « point de rupture, de bascule » dans la vie du jeune homme. Ce dernier a d’ailleurs été condamné pour une demi-douzaine de délits depuis le drame de 2017. « J’ai peur de la prison », a déclaré le jeune homme au président du tribunal lundi après-midi. « Vous pensez que c’est normal d’aller en prison pour ce que vous avez fait ? », a interrogé le juge. Réponse du braqueur : « je n’ai pas tué quelqu’un »

Le jeune homme a été placé en détention provisoire dans l’attente de son procès. Pour son avocate, Me Revault, l’acte de son client est un « appel au secours » et doit être regardé à la lumière du drame qu’il a vécu.

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